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ALZIRE.
II n'espere qu'en toi : voudi·ais-ttt, le trahir?
Apprends
a
te domter.
_ALZIRE.
Faat-il apprendre
a
feindre?
Quelle science, hélas
!
SCENE V.
GUSMAN,
ALZIRE.
GUSMAN,
J'AI
suj~t de me plaindre
Que l'on oppose encore
a
mes empressements
L'offensaute Ientcur de ces retardements.
J 'ai suspendu ma loi, prete
a
punir l'audace
De fous ces ennemis dont vous vouliez la gdce.
Ils sont en liberté, mais j'aurais
a
rougir, ·
Si ce faible service eut pu vous a.ttendrir.
J'attendais encor moins de mon pouvoir supreme;
Je voulais vous devoir ama flamme,
a
vous-meme :
fü
je ne pensais pas, dans _mes vreux satisfaits,
Q_ue ma félicité vous cout~t des regrets.
ALZIRE.
Q'ue puisse seulement ia colere céleste
Ne pas rendre ce jour
a
tous les deux fun este
!
Vous voyez quel e.ffroi me trouble -et me confond :
Il parle da,,ps mes yeux, il est peint sur mon
fro.nt.Tel est mon c·aractere : et jamais n1on visage
N'a de mon creur encor démenti le langage.
Qui peut se déguiser pourrait trahir sa foi :·
C'est un art de l'Europe; il n'est pas
fait
pour moi.