ACTE I,
SCENE
IV.
Je ne regrette point leurs grandeurs terrassées,
Devant ce Dieu nouveau comme nous abaissées.
Mais vous qui m'assuriez, dans mes troubles c-ruefa,
Que ia paix habitait aux pieds de ses autels,
Que sa loi, sa m·orale, et consolante ·et pure_,
De mes sens désolés guérirait la blessure ,
V,
ous trompiez nia faiblesse. Un tra-it \oujours vainqueur
Dans le sein de ce Dieu vient déchirer mon creur :
If,y porte une image a jamais renaissante;
Zamore vit e!1core a~ creur' de son amante.
Condamnez, s'il le faut, ces justes sentiments,
Ce feu victorieux de la mort et du temps,
Cet amour immortel, o.rdonné par v.ous-m.eme;
Unissez votre 'fil}e au fier tyran qui l'aime;
Mon pays le demande, il Je faut,
j'
abéis :
Mais tremblez en formant .ces nreuds mal ass01'tis ;.
Tremblez, vous qui d'un Dieu m'annoncez la vengeance,
Vous qui me condamnez d'aller en sa présence
Promettre a.s_et époux, <Ju'on me donne aujourd'hui,
Un creur qui brule encor pour un autre c1ue luí.
MONTEZE.
Ah! que dis-tu, ma
fil1e?
épargne ma vieillessc;
Au 11o_m de la nature,. au nom de ma tendresse,
Par nos destins affreux que ta main peut changer,
P;r ce creur paternel que tu viens d'outrage'r,
Ne rends
point.demes ans la fin trap do,uloureuse
!
Ai-je faü ~n seuJ pas que pour te rendre he~re.use?
Jouis de mes travaux; mais .crains d'empoisonner
Ce bonheur difficile ou j'ai su t'amener.
Ta carriere nouvelle, aujQurd'hui commepcee_,
Par la main d_u <levoir.est a famais .~rac~e;
Ce monde gémiss_ant te presse <l'y"c.ourir,