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ALZIRE.
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I
Mais tous les préjugés s'effa,cent a ta vpix :
Tes mceurs nous ont appris
a
révérer tes lois.
C'est par toi que le ciel
a
nou,s s·est fait connaitre;
/ Notre-esprit éclairé te doit son nouvel etre.
Sous le fer castillan ce monde est abattu,
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cede a la puissar:icc·, et nous a 1a vertu.
De tes concitoyens la rage impitoyable
Aurait rendu comme eux leur Dieu meme haissable.
Nous détGstions ce Dieu qu'annonga leur ·fureur;
Nous l'aimons dan~ toi seul, il s'est pe:nt dans ton creur.
Voila ce qui te donne et Monteze et ina fille,
Instruits par tes vertus' nous sornmes ta famille.
Sers-lui long-ten}ps de pere ; ai'nsi qu'a nos Etats
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Je la donne a ton fils, je la mets da1is ~és bras;
Le
Pérou, le Potoze, Alzire est sa ~onc1uet~ :
Va dans ton temple auguste eri ordÓnner la fete:
Va, je crois voir des ·cieux les ·peuples éternels ·
Descendre de leur sphere, ·et se joindre aux mortels
Je réponds de ma filie; elle va reconna1Lre,
Dans le fier don Gusinan, son époux et son maitre.
ALVAREZ.
Ah! puisqu'enfin mes mains ont pu former ces nceuds,
Cher Monteze, au tombeau je descends trop heureux.
Toi qui nous découvris ces immenses coJ1tré'es,
Rends du monde aujourd'hui les borne; éclairées :
Dieu des chrétiens, préside
a
ces vceux soleniiels,
Les premiers qu'en ces lieux on forme
a'
tes autels;
Descends, attire
a
toi l'Amérique ét¿n~ ée .
Adieu, je vais presser cet heureux byménée :
Adieu, je vous d evrai le bonheur
dt
mon fils .