ACTE I,
SCENE
IV._
Enthousia-ste ou fourbe, il faut cesser de l'etre;
Sers-toi de ta r¡:tison, juge avec moi ton maiti:e :
Tu verras de chameaux un .grossi·e,r conducteür,
Chez sa premiere epousc ,insolent imposteur,
Qui, sous le vai:Jil. appat d'un songe rid,icule,
Des plus vils des humains tente ,la
foí
crédul:e;
Comme un séditieux
a
mes pie&s_amenié,
Par quarante vieilbrd·s
a
l'exil C(iHildamné :
Trop léger chatiment qui l'enhard·it au cri,111:e.
De caverne en cavern.e
iil
füit .avec Fat,ime.
Ses disciples errant de c,ifés en déser'ts,
Proscrits, persécl:ltés, hannis, cha1;gés d.e fers,
Promenent l:eur fll1-reur, qu'ils ap;peUent d,i-v,ine;
De leurs v.e111iiils 'bientót -il-s ,infecteint MécJfüne.
Toi-meme alors.; toi.,.meme, ,éc-m1,ta-nt la ra,iso.n
~
Tu voulus dans sa-source a•rretede poison.
Je te vis plus heureux, e~ plus jNSte_, et p1us.hrave,
Attaquer
le
tyran dont je te vli)is J?es-clave.
S'il est un vrai prophete , osas-tu. le ¡punir?
S'il est un imposteur, @ses-tu le servfr?
OMAR,
Je voulus
kpu11ir,
quand .mon peu de lumii~r-e
lVIéconnut ce :grand h:omme entré ·dans ila,ca,rriúe;
Mais enfin, quand j'ai ;vu qiue Mahmne-t est 1né
Pour changer Funiv-ers
a
ses piedts ,com,stierné;
Quand mes yeuoc, éolai,rés ·<iliu ieu ,de so·n ,génie,
Le virent s'éfe:
v.erd-a'lils sa-course i•nfin-ie;
Eloquent., i,nh·épide, ·admirable ;en ,t(')ut-lie·u,
Agir, parler, imnir ou pardonn.e-r en die.~t;
J'associai ma vie.a ~es travaux ·imn;iense,s :
Des trónes, des autels en sont +es 11,ke>mpeu·se-s .
Je fus, je te l'avoue, aveugle comme toi.
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