LETTRE
De~cartes d'une ville qui d~vait etre l'asile de
1a
liberté ; el'le donne
a
J
urieu, qui faisait le pro-
, phete' assez de crédit pour réduire
a
la pauvreté
le ·savant et ·philosophe Bayle. Elle bannit ; elle
arrélch'e
a
U:ne florissante jeunesse qui court
a
ses
le<;ons le successeur du grand Leibnitz; et il faut
pou·r le rétablir que le ciel fasse naitre un roi phi–
losophe; vrai miracle qu'il fait bien rarement. En
· vain
'la
'raison huniaine ~e perfectionne par la phi–
losophie quí fait tant de progres en Europe; en
vain,
vous surtout, grand prince, vous efforcez–
vous de pratiquer et d'inspirer cette philosophie
si ·hümaine;
Oll
voit dans
Ce
meme siecle,
Oll
la
raison é1eve son treme d'un coté, le plus absurde
·fan:a,tisme dresser encore ses autels de l'aútre.
On
pourr~ me reprocher que, dónnant trop
a
mon zele ' · je fais commettre dans cette piece un
crime
a
Mahomet, dont en effet il ne fut point
coupable.
· ·
·
M.
]é
comte Boulainvilliers écrivit, il
y
a quel–
ques anné'es, la vie de ce prophete. II essaya el.e le
faire passer pour un grand homme que la provi–
dence' avait choisi pour punir les chrétiens ,' et
po~r changer la face d'une partie du monde.
M. Sale, qui nous a donné une excellente version
· de_ l'alcoran en· a·nglais, veut faire regard~r Ma–
homet cómme un Nurna et comme un Tl-¡ésée.
J'avoue qu'il faudrait le respecter, si, né prince