LETTR:E!
genre humain les passions et les malheurs d'un
héros de 'l'antiquité, s'ils- ne serve:qt pas
a·
nous
ins,truire? On avo,1:1,e que la comédie du
Tartujfe,
ce chef-d'reuvre qu'aucune nation n'~ _égalé, a fait
I
heaucoup de bien . aux hommes' en mentrant
l'hypocrisie dans toute sa laideur. Ne peut-01:1 pa,s
essayer d'attaquer dans une .tragédie cette espece
d'im.posture qui met en reuvre
a'
la fois l'hypo–
crisie des uns· et la fureur des autres? Ne peut–
o~ pas remonter jusqu'a ces anciens scélérats,
fondateurs illustres de la superstition et cl.u -fana–
tisme, qui les premiers ont pris· le couteau sur
l'autel pour faire des victimes de eeux qui ·refu–
saient d'etre leurs disciples?
Ceux qui diront que les temps de ces crim_eá sont
passés, qu'on ne verra plus ' de Barcochebas, de
Mahomet, cl.e
J
ean de
Ley
de, etc., que les flammes
de& gaerres de religion sont étei:ntes' font; ce·me
se.roble , trop d'honneur
a
la nature humaine. Le
m~m€ poison subsiste encore, quoique mo1ns
dé–
veloppé
:
cette peste, qui semhle ét,mffée, repro–
·duit de ten;íps en temps des germe~ capables d'in–
fecter la terr~. N'a-t-on pas ·vu é(e nos jtnirs les
proph€tes des Cévenes tuer au nom de Dieu ceux
de leur secte qúi n'étaient pas assez so.umis?
L'actien que j'ai peinte ~si atroce; e-t
fe
'nE.: sais–
si l1horreur a été plus loin sur aucnn théatre. C'est
un jeune homme né avec de la veriu, qu.i, sfduit · ·
par son fanatisme, assassine un vieilla;rd q~i l'aime;,