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A SA MAJEST:É

LE ROi

DE' _PRUSSE.

A RoterdaÍn, ce

20

janvier 1742:

SIR

E,

je ressemble

a

présent- aux pélerins de la

Mecque, qui tournent les yeux vers cette ville

apres l'avoir quittée : je tourne les miens vers

votre cour. Mon cceur, pénét,ré des bontés de

:votre maje_sté, ne conna1t que la douleur de ne

. p~uvoir v,ivre aupres

d.'

elle. Je prends la liberté

de lui envoyer·une nouvelle <;:Qpie de cette tra–

gédie de

Malwmet_

_,

dont elle a bien·· youfo, il

y

a

déja long-temps, voir les pre·mieres esquisses..

C't:¡st un t ribut que je paye.

a

l'amateur des

ar.ts

,

au juge _éclairé, surtout .au philosophe ·, beaucoup

plus qu'au souverai,p..

·

·

, Voire majestésait quel esprit m~,animait en com–

posant cet,ouvrage. L'amour du genre humain et

l'horri;:ur du fanatisme, deux vertus qui sont faite~ ·

pour etre toujours aupres de votf'e treme; ~mt

conduit m_a plume. J'ai to-ujours pensé que la t;ra–

gédie

doit pas etre un simple spectacle qui tou–

che le cceur sans le corri&er. Qu'importe;nt au

1

'