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L'ENEANT
PRODIGUE.
SCENE
III.
LISE ,'
MARXfHE.
MARTHE.
MoN Dieu
!
qu'il joind1 tous ses airs grotesques
Des sentiments et des travers burfosques !
LISE.
' Je suis sa filie, et de plus son humeur
N'altere point la bonté de son coour;
Et sous les plis d'im front at_rabilaire,
Sous cet air brusque, il ad'áme d1un pere;
·Quelquefois meme, au mi-Iieu de ses cris,
J;out en grondant il cede
a
mes avis.
H est bien vrai qu'en blamant la péJJspnne
Et les défauts du mari qú'il me donne,
En me montrant
d'mrn
telle uriion
Tous les dangers, ita grande raison;
Mais lorsqu~ensui~e il ordonne .que j'aime,
Dieu ! que je \Sens que·son tort est extreme!
1 · •
MAR'l)HE.
· ·'
Comment ainier un ·mon·sieur Fíerenfat?
J'épouserais plU:tót un vie~~ solélat,
Qui jure·, boit, bat sa femme, et qui l'aime,
Qu'un fat en rnbe
7
eni'vré de·lui-meme ,
'
.
Qui, d'un ton grave, et d'u'n air de pédant,
Semble juger sa femme en luí parlant;
Qui , comme un paon, dans l~i-meme se mire,
Sous son rábaf sé rengorge et s'admire,
Et, plus avare encor que suffisant,
Vous
fait
l'amour en comptant son arg_cnt.