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_96

L'ENEANT

PRODIGUE.

SCENE

III.

LISE ,'

MARXfHE.

MARTHE.

MoN Dieu

!

qu'il joind1 tous ses airs grotesques

Des sentiments et des travers burfosques !

LISE.

' Je suis sa filie, et de plus son humeur

N'altere point la bonté de son coour;

Et sous les plis d'im front at_rabilaire,

Sous cet air brusque, il ad'áme d1un pere;

·Quelquefois meme, au mi-Iieu de ses cris,

J;out en grondant il cede

a

mes avis.

H est bien vrai qu'en blamant la péJJspnne

Et les défauts du mari qú'il me donne,

En me montrant

d'mrn

telle uriion

Tous les dangers, ita grande raison;

Mais lorsqu~ensui~e il ordonne .que j'aime,

Dieu ! que je \Sens que·son tort est extreme!

1 · •

MAR'l)HE.

· ·'

Comment ainier un ·mon·sieur Fíerenfat?

J'épouserais plU:tót un vie~~ solélat,

Qui jure·, boit, bat sa femme, et qui l'aime,

Qu'un fat en rnbe

7

eni'vré de·lui-meme ,

'

.

Qui, d'un ton grave, et d'u'n air de pédant,

Semble juger sa femme en luí parlant;

Qui , comme un paon, dans l~i-meme se mire,

Sous son rábaf sé rengorge et s'admire,

Et, plus avare encor que suffisant,

Vous

fait

l'amour en comptant son arg_cnt.