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LA MORT DE CÉSAR.
Quoi
!
tandis que snr toi mes faveurs se répandent,
Que du monde soumis les hommages t'attendent,
L'empire, mes bontés, rien ne fléchit ton creur
!
De quel ~il vois-tu done le sceptre?
B
R.
"U
TU S.
Avec horreur.
CES AR.
Je p1ains les préjugés, je les e~cuse meme.
Mais peux-tu me hai:r?
BRUTUS. -
Non, César, et je t'aime.
Mon creur par tes·exploits
fut
pour toi pr évenu
Avant que pour ton sang tu m'eússes reconnu.
Je me suis plaint aui dieux de voir qu'un-si grand hommc
Fµt
a
la fois la gloire et le fléau de Rome.
Je dé teste César ave e le nom de roi ;·
Mais César citoyen serait un dieu pour moi :
Je lui sacrifirais ma fortuii.e et ma vie.
CÉSAR,
Que peux-tu done ha"ir en moi?
BR U TUS,
La tyrannie.
Daigne écouter les vreux, les larmes, les avis
De tous les vrais Romains; clu sén~t , de ton fils.
Veux-tu vivre en effet le prem~er de la terre
~
Jouir d'un droit plus saint que celui de la guerre,
Etre encor plus que roi, plus meme que César?
CÉSAR..
Eh
l;>ien?
lJRUTUS.
· Tu vois la terr:e encha111ée -~ ton char :