ACTE- IÍI, SCÉNE II.
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En disantcesecret, oufaux ou véritable,
En t'avouant pour fils, en est-il moins coupable?
En es-tu moins Brntus? en es-tu moins RomaiO:?
Nous doís-tu moins ta vie, et ton creur, et ta main?
Toi, son
I
fils ! Rome en fin n'est-elle plus fa ir.ere?
Chacnn des conjurés n'est-il done plus ton fre_re?
Né dans nos murs sacrés, nourri par Scipion,
Eleve d~ Pompée, adopté par Caton ,
Ami de Cassius, que veux-tu davantage?
Ces tifres sont sacré~, tout aut_re les outrage.
Qu'importe qu'un tyran, esclave de l'amour,
.Ait
séduit Servilie et t'ait donné le jour?
Laisse la les erreurs et l'by~en de ta mere ;
Catan forma tes mceurs, Caton seul est ton pere;
Tu luí dois ta vertu, ton ame est toute
a
luí;
Bríse l'indigpe nceud que l'on t'offre aujourd'hui;
Qu'a-nos serments communs ta fermeté réponde,
Et tu n'as ele parents que les vengeurs du monde.
BR UTU S.
Et vous, braves aniis, parlez, que pensez-yous?
CIMBER,
Jugez de nous par luí' jugez de lui par nous.
_D'un. autre sentiment si nous étions capables ,
Rome n'aurait point eu des e~fants plus coupablcs.
Mais
a
d'autres qu'a toi pourquoi t'en rapporter?
C'est ton cceur, c'est Brutus qu'il te faut consulter.
BRUTUS.
Eh bien
!
a
vos regards mon ame est dévoilée ;
Lisez-y les horreurs dont elle est accablée.
Je ne vous cele ríen, ce cceur s'est ébranlé;
De mes sto1ques yeux des }armes ont coulé.