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LA_MORT DE CÉSAR.
ANTOINE.
J'en doute. Je connais sa fermeté faro u che :
La
secte dont
il
est n'admet rien qui la touche ;
Cette secte intraitable, et qui fait vanité
D'endurcir les esprits contre l'humanité,
Qui domtc et foule aux pieds la nature irritée,
Parle seule
a
Brutus, et seule est éc9uté e.
Ces préjugés affreux, qu'ils appellent devoir,
Ont sur ces creurs de bronze un absolu pouvoir.
Catan meme-, Caton, ce malheureux sto'íque,
Ce héros forcené, la victime d'Utique,
Qui, fuyant_un pardon qui l'eut humilié,
Préféra la mort
me.mea
ta tendre amiti é;
Caton fut moins altier, moins dur, et moins
a
craindr ·
Que l'ingrat qu'a t'aimer ta bonté veut contraindre.
CÉSAR.
Cher ami, de quels conps tu viens de me ,frapper l
Que m'as-tu dit?
ANTOINE.
Je t'aime, et ne te puis tromper.
CÉSAR.
Le temps amollit tout.
Quoi
!
sa haine
! ....
ANTOINE.
Mon creur en désespere.
CÉSAR.
ANTOINIT.
Crois-moi.
CÉSAR.
N'importe, je suis pere ...
J'ai chéri, j'ai sanvé mes plus grands eonemis:
Je veux me faire aimer de Rorne et de mon fils;