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LA MORT DE CÉ,SAR.

Qu'importe

a

ma patrie , aux Romaius· que·tu hraves ,

D'apprendre que César a de nouveaux esclaves

?

Les Persans ne sont pas nos plus fiers ·enñemis ;

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en est de plus grands. Je n'ai point d'autre avis.

CÉSAR.

Et toi , Brutus, aussi ! (3)

A N TO IN

E,

a

César.

Tu connais lel!r audace ; ,

Vois si ces creurs ingrats sont dignes de leur grace.

CÉSAR.

Ainsi vous voulaz ·donc, daos vos témérités,

Tenterma patience et lasscr mes hontés,

1

Vous qui m'appartenez.par le droit de l'épée,

Rampants sous Marius, esdaves de Pompée·;

Vous qui ne respirez qu'autant que mon courroux,

Retena trop long-temps, s·'est arrété sur vous:

Républicaius ingrats, qu'enhardit ma clémence

7

Vous qui devant Sylla garderiez le silence;

Vous quema bonté seule invite

a

m'outrager,

Sans craindre ·que César s'abaisse

a

se venger.

Voila ce qui vous donne une ame assez hardie

Pour oser me parler de Rome et de patrie,

Pour affecter ici cette illustre hauteur

Et ces grands se.ntiments de~ant votre v3:inqueur.

Il les fallait avoir aux plaines de Pharsale.

La fortune entre nous devient trop iné'gale:

Si vous n'avez su vaincre, apprenez a servir.

BRUTUS. ·,

César, ·aucun de n·ou's n?apprendra qu'a mourir..

Nul ne m'en désavoue, et nul,

·en

'fhessalie,

' N'ahaissa

s.on

courage

a

demander la vie.

,/