ACTE I, SCENE
I.
Quói
!
faut-il que du sprt la tyrannique loi,
César, te donne un fils si peu semblable
a
toi?
CÉSAR..
Il a d'au_tres vertus : son superbe courage
I I I
Flatte en secret le mien, meme alors qu'il l'outrage.
Il m'irrite, il me pla1t; son creur indépendant
Sur mes sens étonnés prend un fier ascendant.
Sa fermeté m'impose, et j; l'excuse meme
De condamner en moi l'autorité snpreme.
Soit qu'étant homme et pere, un charme séducteur,
L'excusant
a
mes yeux, me trompe en sa faveur;
Soit qu'étant né Romain, la voix de ma ,patrie
1
Me parle malgré moi contre ma tyrannie ,
Et que la liberté, que je viens d'opprimer,
Plus forte encor que moi, me condamne
a
l'aimcr.
Te'dir:ii-je encor plus? si Brutus me doit l'etre,
S'il est fils de César, il doit ha'ir un maitre.
J'ai pensé comme lui des mes plus jennes ans;
J'ai détesté Sylla, j'ai ha'i les tyrans.
J'eusse été citoyen, si l' orgueilleux. Pompée
N'eut voulu m'opprimer sous sa gloire usurpéc.
Né fier, amhitieux, mais né pour les vertus,
Si je n'étais César, j'aurais été Brutus.
Tout homme
a
son état doit plier son courage. (
1_)
Brutus tiendra bientót un différent langage
Quand il aura connu de quel sang il est né.
Crois-moi, le diademe
a
son front destiné
Adoucira dans luisa rudesse importune;
11 changera de mreurs en changeant de fortune ,
La nature
~
le sang
1
mes bienfaits , tes avis,
Le devoir, l'intéret, tout me rendra man fils·.