Previous Page  82 / 450 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 82 / 450 Next Page
Page Background

68

CATILINA.

César, vous m'entendez; et Rome, trop

a

plaindre,

N'aura done désormais que ses enfants

a

craindre?

CLODIUS.

Rome est en su.reté; César est citoyen.

Qui peut avoir ici d'autre avis que le sien?

CICÉRON.

/

Clodius, achev_ez : que votre main seconde

La main qui prépara la ruine du monde.

C'en est trop, je i;ie vois dans ces murs menacés

Que conjurés ardents , et citoyens glacés.

Catilina l'emporte, et sa tranquille rage

Sans crainte et sans danger médite le carnage.

. Au rang des sénateurs

il

est encore admis;

II proscrit le sénat., et s'y fait des amis;

Il dévore des yeux le fruit de tous ses crimes :-

Il vous voit, vous menace, et marque ses victimes:

Et lorsque je m'oppose

a

tant d'énormités,

César parle de dr.oits et de formalités;

Clodius

a

mes yeux de son partí se range;

Aucun ne veut souffrir que ,Cicéron le venge.

Nonnius par ce tra1tre est mort assassiné.

N'avons-nous pas sur lui le droit qu'il s'est donné?

Le devoir le plus saín

t,

la loi la plus chérie ,

Est d'oublier la loi pour sau ver la patrie.

Mais vous n'en avez plus.