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ACTE IV, SCENE IV..

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Le désordre en tous lieux, et surtout Cicéron

Semant ici la crainte, ainsi que le soupc;on.

, Peut-etre il plaint les maux dont Rome est affligée:

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vous parle pour elle; et moi je l'ai vengée.

Par un coup effrayant je luí prouve aujourd'hui

Que Rome et le sénat me sont plus chers

qu'a

lui.

Sachez que Nonnius était l'ame invisible,

L'esprit qui gouvemait ce grand corps si terrible,

Ce corps de conjurés qui, des monts Apennins,

S'étend jusqu'ou finit le pouvoir des Romains.

Les moments étaient chers, et les périls extrémes.

Je l'ai su; j'ai sauvé l'Etat, Rome, et vous-memes.

Ainsi par un soldat fut puní Spurius; (5)

Ainsi les Scipions ont immolé Gracchus.

Qui m'osera puuir d'un si justé homicide ?

Qui de vous peut encor m'accuser?

CICÉRON.

Moi, perfide ;

Moi, qu'un Catilina se van te de sauver;

:Moi; ·qui connais ton crime, et qui vais le prouver.

Que ces deux affranchis viennent se faire entendre.

Sénat, voici la main qui mettait Rome en cendre;

Sur un pere de Rome il a porté ses coups ;

Et vous souffrez qu'il parle, et qu'il s'en van te

a

vous ?

Vous souffrez qu'il vous trompe, alors qu' il vous opprime,

Qu'il fasse insolemment des vertus de son crime ?

CATILINA.

Et vous souffrez, Romains, que mon accusateur

Des meil1eurs citoyens soit le persécuteur?

Apprenez des secrets que le consul ignore;

.Et proa tez-en tous, s'il en est temps encore.

Théatre.

6.

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