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ACTE II, SCENE

III.

Quand l'obscu~ habitant des rives du Fibrene

Siege au-dessus de toi sur la pourpre romaine

?

Souffriras-tu long-temps tous ces rois fastueux,

Cet heureux Lucullus, brigand voluptueux,

Fatigué de sa gloire, énervé de mollesse;

Un Crassus étonné de sa propre richesse,

Dont l'opulence avide, osant nous insulter,

Asservirait l'État, s'il daignait l'acheter?

Ah! d~ quelque cóté que tu jettes la vue,

Vois Rome turb11lente, ou Ro~e corrompue;

Vois ces laches vainqueurs, en proie aux factions,

Disputer, dévorer le sang des nations.

Le monde entier t'appelle, et tu restes paisible

!

Veux-tu laisser languir ce courage inyincihle?

De Rome qui te parle as-tu quelque pitié?

César est-il fidele

a

ma tendre amitié?

SA R.

Oui, si dans le sénat on te fait injustice,

César te défendra; compte sur· mon service.

Je ne peux te trahir; n'exige ri~n de plus.

CATIL IN

A.

Et tu bornerais

la

tes vreux irrésolus?

C'est..

a

parler pour moi ·que .tu peux te réduire?

CÉSAR.

J'ai pesé tes projets, je ne veux pas leur nuire;

Je peux leur applaudir, je

n'y

veux point entrer.

CATILINA.

J'entends : pour les h eureux tu veux te déclarer.

Des premiers mouvements spectateur immobile,

Tu veux ravir les frui~s de la guerre civile,

S ur nos communs débris établir ta grandeur.