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CATILINA.

CÉSAR..

Non; je veux des dangers plus dignes de mon creur.

Ma haine pour Ca-ton, ma fiere jal?usie

Des lauriers dont Pompée est couvert en Asie,

Le

crédit, les honneurs, l'éclat de Cicéron,

Ne m'ont déterminé qu'a surpasser leur nom.

Sur les rives du Rhin, de la Sei:ne et du Tage,

La victoire m'appelle, et voila mon partage.

CATILINA.

Commence done par Rome , et songe que demain

J 'y

pourrais avec toi marcher en :5ouverain.

CÉSAR..

Ton projet est bien grand, peut-etre téméraire ;

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est digne de toi; mais, pour ne te ríen taire,

Plus il doit t' agr-andir, moins il est fait pour moi.

CATILlNA.

Comment?

CÉSAR.

Je ne veux pas· servir ici sous toi.

CATILINA.

Ah! crois qu'avec César on partage sans peine.

CÉSAR.

On

ne partage pofot la grandeur sohveraine.

Va, ne te flatte pas que jamais

a

son char

L'heureux Catilina puisse enchainer César.

T

n m' as vu ton ami, je le s_uis, je veui l'etre ;

Ma is jama is mon ami ne deviendra mon maitre.

Pompée en serait digne; et s'il l'ose tenter,

Ce bras levé sur luí l'attend pour l'arreter.

~yl1a , don t .tu re<_;us la valeur en partage,

Dont j'estime l'audace , et dont je hais la rage ,.