ACTE I,
SCENE
VI.
CATON.
Eh! comment résister
a
ce torrent funeste,
Quand
jé
vais <laos ce•temple, aux. vertns élevé,
L'.infámc trahison marcher le front lev é?
Croit-on q·ue Mallius, cet indigne rebellé,
Ce tribun des soldats, subalterne infidelc,
De la guerre civile arborat l'étendard; .
Qu'il osat s'avancer vers ce sacré rempart,
Qu'il eut pu fomcnter ces ligues mcna<;antes,
S'il n'était soutenu par des mains plus puissantes,
Si quelque rejeton de nos derniers· tyrans
N'allurnait en secret des feux plus dév·orants ?
~
Les premiers du séna~ oous trahissent.peut-etre ;
Des
cendres de Sylla les tyrans vont renaitre.
César
fut
le
premier que mon creur soup<;onna.
Oni, j'accuse César.
CICÉRON.
'Et moi, Catilina.
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De' brigues, de complots, de nouvcautés avide ,
Vaste daos ses proj ets , irnpétueux, perfide,
Plus qu e César encor je le croís da·ugereux,
Beaucoup plus téméraire, et bien moins gén ér eux.
Je viens de lui parler; j'ai vu sur son visage,
J'ai
vu daos ses discout·s son audac1:: et sa rage,
Et la sombre hauteur d' un esprit.aíferrni,
Qui
se lasse de feindre, et parle én e nnemi.
De ses obscurs complots je cherche les complices .
Tous ses·crimes passés sont mes premiers indices.
J 'e n préviendrai lé;l suite.
CATON.
n
a beaucoup <l'amis ;
Je crains pour les Romai ns des tyrans réunis.
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