ACTE I, SCENE
V.
Pourquoi me choisir, moi? par quel zele ernporté?...
CICÉRO.N.
Vous•meme jugez-vous; l'avez-vous mérité?
CATILINA.
Non: mais j'ai trop daigné m'abaisser
a
l'excuse;
Et plus je me défends, plus Cicéron m'accuse.
Si vous avez voulu me parler en ami,
Vous vous etes ttompl, je suis votre ennemi ;
Si
c'est en citoyen, comme vous je ero is l'etre ;
Et
si c'est en consul, ce consul n'~st pas mai tre :
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preside au sénat , et je penx l'y braver.
CICÉRON.
J'y punis les forfaíts; tremhle de m'y trouver.
Malgré toute ta haine,
a
mes yeux méprisable ,
Je t'y protégerai , si tu n'es point coupable:
Fuis Rome, si, tu l'es.
CATILINA.
C'en est trop; arre tez.
C'est trop souffrir l e zele ou vous vous emportc·z.
De vos vagues soup<;ons j'ai dédaigné l'injure;
Mais apres tant d'a ffronts que mov ~rgneil endu re ,
'Je veux que vous sachiez que l e plus grand de tou ·
N'est pas d'etre accusé , mais protégé p ar vous.
·e
I
e É Ro N ,
seul.
Le traitre pense-t·il,
a
force d' insolence ,
Par sa fausse grandeur prouver son innocence ?
Tu ne peux m'imposer , perfide; ne crois pas
Éviter l'ooil vengeur attaché sur tes pas .