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L'ÉCOSSAISE.

SCENE V.

LORD MURRAI, POLLY.

LORD MUR RAI.

Q

uE

prétend cette furie? que la jalousie est affreuse

!

O ciel

!

fais que je, sois , toujours amoure~-x, et jamais

jaloux. Que veut-elle? elle parle <le faire enlever ma

chere Lindane, et cet étranger; que veut-e~le dire? sait–

elle q uelque chose ?

POLLY.

Hélas ! il faut vous l'avouer;

ma

ma ttresse est arretée

.par l'ordre du gouvernement ; je crois que je le sui s

aussi; et sans un gros homme, qni est la hontf meme ·,

et qui a bien voulu etre notre caution, nous serions

en prison

a

l'heure que je vous parle : oo m'avait fait

jurer de n'en ríen dire; mais le moyen de se taire avec

v ous?

LORD MU RRAI.

Qu'ai-je entendu? quelle aventure! et que de revers

accumulés en foule ! je vois que le nom de ta maitrcsse

est to'ujours suspect. Hélas

!

ma famille a fait tous les

malheurs de

la

sienne; le ciel, la fortun e , mon amour ,

l'équité, la raison, allaient tout réparer ; la vertu m' ins–

p irait; le crime s'oppose

a

tout ce qu e je tente : il n e

triomphera pas. N'alarrne point ta m~dtresse ; je cours

chez le ministre; je vais tout presser, tout faire. ·Je

m'arrache au honheur de la voir pour celui de la servi r .

Je cours, et je revole . Dis-lui bien que je m'éloigne parce

q ?-e je l'adore.

( 11

sort;)