50CRATE.
AGL~É.
Non, l'un est fort différent de l'autre.
ANITUS.
Vous voyez que le sage Socrate consent
a
notre union ;
Xantippe sa femme p~·esse ce mariage. Vous savez quels
sentiments v'ous m'avez inspirés. Vous connaissez mon
rang et _mon crédit; vous voyez que mon bonheur, et
peut-etre le votre, ne dépendent que d'un mot de votre
bouche.
AGLAÉ.
Jevaisvousrépondreavecla vérité ql;le ce grandhomme
qui sort d'ici m'a instruite
a
ne ·dissimuler jamais, ·et avec ·
la liberté qu'il me laiss·e. Je respecte votre dignité, je
connais peu v,otre personne, et je ne puis me donner a
vous.
ANITUS.
_vous ne pouvez
!
vous, qui etes libre ! Ah! cruell e
Aglaé, vous ne le voulez done pas?
AGLAÉ.
Il
est vrai, je ne le veux pas.
ANITUS,
Songéz-vous bien a l'affront que vous me faites?
Je
vois trop que Socrate me trahit; c'est lui qui dicte votre
réponse ; c'est lui qui donne la préférenc~
a
ce jeune So–
phronime , a mon indigne rival,
a
cet impie.....
AGLAÉ.
Sophronime n'est point impie;
il
lui est attaché des
l'enfance; Socrate Jui sert de pere comme a moi. So–
phro~ime est plein de grac~s .~t de vertus. Je l'aime,
j'en suis aimée; il n e tient qu;a moi d'etre sa fomme ,
mais .je
ne
serai p as
plus
~
lui
qu'a
vo~s.