ACTE I,
SCENE
II.
j'ai eu l'honneur d'etre une de vos maitresses, j'ai joui
d'une grande considération dans Athenes. Si vous aimez
Aglaé, j'aime le je.une Sophronime; et Xantippe, lá
femme de Socrate , m'a promis qu'elle me le donnerait
en mariage. Vous aurez toujours les memes droits sur
moi. Je suis seulement fachée que .ce jeune homme soit
élevé par ce vilain Socrate, et qu'Aglaé so~t encare entre
ses mains.
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faut les en tirer au plus vite. Xantippe
sera charmée d'etre débarrassée d'eux. Le· be~u Sophro–
nime et la belle Aglaé sont fort mal entre les mains de
Socrate.
AN ITUS.
Je me flatte bien, m~ chere madame Drixa, que Mé–
litus et moi·nous perdrons cet homme dangereux, qui
ne preche que la vertu et la divinité, et qui s'est osé
moquer de certaines aventures arrivées aux mysteres de
Céres. Mais il est le tuteur d'Aglaé. Agaton , pere
d'Aglaé, a laissé, dit-on, de grands hiens; Aglaé est
adorable; j'ido1atre Aglaé : il faut qu í'épouse Aglaé,
et que je ménage Socrate, en attendant que je le fasse
pendre.
DRIXA.
Ménagez Socrate, pourvu que faie man jeune homme.
Mais comment Agaton a-t-il pu laisser sa .fille entre les
mains de ce vieux nez épaté de Socrate, de cet insup–
portaple raisonneur, qui corrompt les jeunes gens, et
qui les empeche de fréquenter les courtisanes et les saints
mysteres? .
•
ANITUS.
Agaton était entiché des m~mes príncipes. C'était un
de ces sobres et sérieux extravagants, qui ont d'autres
moours que les nótres, qui sont d'un autre
siecle
et d'une