..~CTE V, SCENE
l.
ID AMÉ.
Qu'il m'aime ou me haisse' il est temps d'achever
Des jours que sans horreur je ne puis conserver.
ASSÉLI.
Ah! que résolvez-vous?
IDAMÉ.
Quapd le ciel en colere
De ceux qu'il persécute a comblé la misere,
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les soutient souvent·dans le sein des douleurs,
Et leur donne un courage égal
a
leurs malheurs.
J'ai pris daos l'horreur meme ou je suis parvenue
Une force nouvelle
a
mon creur inconoue.
Va, je ne craindrai plus ce vainqueur des humaios;
Je dépendrai de moi : rnon sort est daos mes rnains,
.A.SSÉLI.
Mais ce fils,
CE:t
objet ~e crainte, et q.e tendresse ,
L'abandonnerez-vous
?
-
l.D.A
M.É.
Tu me rends ma faiblesse,
Tu me perces le creur. Ah! sacrifice affreux !
Que n'avais-je poiot fait pour ce fils rnalheureux I
Mais Geogis, apres tout, dans,sa grande ur altiere,
Environné de rois couchés dans, la-poussiere,
Ne recherch(.!ra point un enfant ignoré,
Parmi les D!_alheureQx dans la foule égaré ;
Ou peut-etre
il
verra d'un regard mo~ns sévere
Cet enfant innocent dont il aima la mere.
A
cet espoir au moios mon triste creur se rend;
C'est une illusion que j'embrasse en mourant.
Hai:ra-t-il ma ce1,1dre, apres m'avo}r aimée?
Théatre. 6.
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