í
BOU
pefant feize livres , qui fervoic a bouer les 1~1on–
noyes quand 011 les cravai!lo1c au marceau. Il n<.: d1f–
feroic du Flaecoir qu'en ce qu'1l éco1c plus gros
&
plu!; racourci.
, ,
On appelle
Bouard,
Un jeune ba:uf coupe a la
difference du Taureau.
.
BOUCAN.
{.
111 •
Loge couveree de 111a1_11eres de
clayes, que les Caraibes, Peupks des_ Annlles,nom–
ment en lettr lanone
Barbacua ,
&
qm fennenc cer-
o
.
b'
ce loge couc aueour. Il
y
a vm~c ou creme ,aeons
gro,: comme le poignec ,
&
lo'.1gs de fere
,ª
hmc
piés , rangés fur des eravers a dem1 pie l un de
l'aurre. Les Boncaniers y meecenr la v1ande de San–
glier, qu'ils onc préparée le jour precedenc apres
erre revenus de la cha/fe , en la coupanc par a1-
guitlecees longues d'une bra/{e ou plus ,
&
la fau–
poudranc enfU1ce de fel bacm forc m
enu. lls fonc
force fumé e deífous ,
&
pour cela ils
bríl.le~1t cou–
ces les peaux des Sangliers qu'ils mene, amfi que
lenrs oífemens cirés de la cha1r , afin que la fomée
foic plus épai/Ie; ce ~ui vauc mieux que ie bois feul,
le [el volacil de: ces peaux
&
de _ces os ~yanc beat~–
coup plus de fympacie avec la viande a .laquelle 11
viene s'accacher , que n'en a le fel volanl du bo1s,
qui mome avec la fomée. Le plus mal hab1le des
Boucaniers demeure dans le l3oucan , pour faire
fomer la viande
&
appd;cer a manger aux aueres.
BOUC ANER. v. a. faire fumer de la viande , ou
la faire cuire a la maniere des Sauvages. Les Bou–
cani,m qui fonc boucaner la _viande , fom,a l'éqard
des anirnaux ce que les Cara1bes om accoucume _de
faire a
!'
éoard des hommes , qiú ls coupcmc par p1e-
,1:,es, lorfqt1'ils onc faic quelques prifonniers de guer–
-re ,
&
done ils merr~m enfoite les morceaux fnr des
clayes , fous lefquelles ils fonc,du fet1.
B O U
CAN I E R.
f.
m. Celui qui faic boucaner la
viande. Les premiers qui onc commencé a ~e faire
Boucaniers écoiem habicans des Amilles ,
&
avo1enc
converfé avec les Sauvages.
11
y
en a de deux for–
res. Les uns chaffenc feulemenc aux ba:ufs ,
&
ce
fone ceux-la qui pa/Iem pottr vrais Boucaniers. lls
onc une meuce de vingc-cinq a trence chiens ,
&
pan;ni ces chiens un ou deux Vemeurs qui décou–
vtenr ]'animal. Leurs armes fonc des fufils longs
de quacre piés , c'eíl:-a-dire , le éanon , done la
moncure eíl: faite ancrernenc que celle de nos fulils
ordinaires de cha/fe. lls fouc cous d'un calibre,
&
cirenc une bale de feize a la livre. Tone l'habille–
menc des i3oucaniers confiíl:e feulemenc en deux
chernifs:s , un hauc-de-chauíli::, une cafaque, le couc,
de groíl'e coile,
&
un bonnec d'un cul de chapeau,
on de drap , ou il
y
a un bord devane le vifage . Ils
om avec c;.ela une petite tente de coile fine , qu'ils
porcent avec eux en forme de bai:idouliere. lis cou–
chenr dans les bois ou ils fe rrouvenc,
&
dreífenr
leur cence pour qorrnir deílous , afin d'empecher
que les moucherons ne les courrn.,nrenc. lis' s'aífo-
'-
cient dix ou douze enfemble, chacun avec fes va–
lees , pour all er chaífer en un quarcier ,
&
y
écanc
arrivés ils fe difenc les uns aux amres 011 ils vonc;
&
s'il leur earo1t qn'il y ait trop de peri! , ils ne fe
féparenc pomc. Le 111a1cre va devane, fuivi des va–
lees
&
de rous les chiens ,
a
l'excepcion du Venceur
ou Brac, qui va chercher le Taureau. ll n'en a pas
plfl roe crouvé nn , qu'il aboye m;iis ou quatre fois,
&
les aucres chiens cotirenc en meme cems ot\
ils
J'encendenc. Le ma1tre
'&
les valecs courenc de
merne ,
&
écanc venus oú e~ le T aureau, chacun
s'approche d'un arbre pour fe garantir de fa furie,
s'il arrivoic que le ma1tre ne le cuac pas du pre–
mier coup. Si-toe qu'il eíl: bas , celui qui en eíl: le
plus pres lui va couper le jaret , pour empecher
BOU
quJ). ne fe rdeve. Cela étanc faic le mairre en
are les quatre gros os qu'il calle, pour en fucer la
rnoc.lle couce clmude,
&
ayanc donné un morceau
de v1aude a fon Vemeur , il laiíle la un de fes va.
lees pour achever d'écorcher la bece,
&
en porcer
le ctm au Boucan. Il empeche les aucres chiens de
manger,
a
c~ufe qu'ils n'am<?ienc plus· de courage
pour 1~ chafle ,
&
1l la pourfu1t jufqu'a ce qn'il aic
charg'.:
to
LIS
fes.valees de chacun un Cliir ,
&
que
hu- rneme en a1t un. Eranc revenus au lieu d'ou
ils fonc partís , ils écendem chacun un de ces cuirs
fur la cerre '.
&
l'y accachenc avec un grand nom–
bre de chev11les, qui le riennem éc endu , le dedans
de la peau en hauc ; apres quoi ils frorrenc le
cuir
~e cendre~ banues avec du fe!> afin qu'il feche plu–
toc; ce
cim
arnve e1;1 forc peu de ¡ours. Les aucres
Boncamers ne chaílenc qu'aux fan"liers , dom ils
falenr
&
fumenr l_a viande dans le Boucan, pour la
veodre anx Hab1tans. Cecee viande écanr fomée,
a un fi bon goíl.c , qu'on la pem manger en for–
tanc de ce Boucan, fans la
faire
cuire. El le eíl: ver–
meille comme la rofe,
&
a une . ode·.u admirable :
mais elle demeure peu de cems en cec éi:::tc. Six mois -
apres qu'elle a écé boucanée, il ne lui reíl:e plus au–
cun auere goíl.t que cehii du
fe!.
OE:ind ils onc ama[~
fé de cecee mamere un cerrain nombre de viande ,
11s la mercem en paquees ou en balors,
&
vendenc
chaque paquee íix p1eces de huic,
BOUi....,AUT. f.
111.
V1enx rnoc. Sorce de vaiífeau ou
de conneau. On die auffi
JJouchet,
pom dü:e Un
Baril de vin.
'
II y a des rivieres qui s'embonchenc a la rner,
011
dans les Lacs qui prennenr en leurs. ernbouchures
le nom de
Boucau,r
,
cornrne les embouchures des
rivieres des Bafqucs
&
des Landes.
BOUCJ-:IARDE. f.
,f.
Oucil de fer de bon acier par
le bas
&
faic en plufieurs poinces de diamans , for–
res
&
poincues de courr. Il ferc aux Sculpceurs en
marbre , lorfqu'ils veulenc faire un croú d'égale
largeur ,
a
quoi les omils cranchans ne feroienr pas
propres. On frappe fur la Boucharde avec la malfe,
&
íes pomces meccenc le marbre en poudre, en le
meurmffanc. Cecee poudre forc par le rnoyen de l'eau
qu'on verfe de cems en teins par le crou a mefure
qu'on le creufe; ce qui empeche le fer de s'échauf~
for,
&
l'omil de perdre fa crempe. Ceux qui cravail–
lenc avec la Boucharde, la pafienr dans un mor–
ceau de cuir percé qui bouche le crou ,
&
qui eíl:
caufe qn'en frappanc fur cec oucil, l'eau ne fcauroic
leur re¡allir au vifage.
'
BOUCHE.
f.
f. Ce moc ne fe clic pas feulemenc de
l'homme ,
il
fe dit :mili du cheval ,
&
íi"nifie la
parrie du corps par laquelle il prend
fa
noirriwre.
lJouche fine, tendre, legere
&
loyale
,
bouche f réche
&
écumante , bouche forte, hftfperée
,
ruinée.
On die qu'Vn
cheval a la bouc he chatouilteuft,
pour
dire qu'il crainc trop le mords. On dit qu'il
a ta
bouche t1garée,
pour dire qu'Il n'eíl: plus fenlible aux
barres , qu'il bar a la main •
&
qu'il ne veut pqinc
fe foumeccre 11u mords.
On die
Éouche
a
pleine main
,
en parlanc de la
bouche d'nn cheval , qui fans avoir le fencirnenc fin
&
_!!}él~:ª; 'des bouches t':cellences , a pourcam l'ap–
Plll
a/Iure,
&
fouffre qu on rourne la mam un peu
forme , fans que le cheval pefe fur le mords ,
&
qu'il
y
refiíl:e. On die au/Ii
Bouche ar~ dela de plcine
main
,
plus c¡u'
d
pleine main
,
en parlanc de la bou–
che d'un cheval qui a de la peine a obéir.
_JJouche,
Terrned'Organiíl:e. Ouvercure d'un myau
· qui donne libre emrée au venc. On l'appelle ai.nfi a
caufe qu'on die que les myaux parlenc. Elle eíl:J'ar"e
de la quacriéme
ou
cinquiérne parcie de
fa
groíieir.