Tl1foRIE MÉ'?;'APHYSIQUJ! DE
LA
MATtrni!
i
J
DÉ E
DE
LA
P
H Y SI
QUE.
946.
OÉ~INITION.
La
Phyfique
e.íl: la
Science
des Corps:
-c;eíl:-a.-dire, de
tomes les
fubihnces
quifont
propres
a
affeét:er
vos fens,
&
dont
l'enfemble forme ce vifible Univers.
Le
Speflacle de toute .la Nature matérielle,
cle
toutes
les
propriétés qui la caraB:érifent,
de
toutes les loix auxquelles
elle
eíl:
foumife, de toutes les caufes ·qui la mett~nt en
28:ion , de tous les phénomenes 'qui érnanent ou de
fa
narnre
ou de fes loix ou de fes caufes ou de fon mQuven1ent ., tel
eíl:
fohjet de la Phyfiqwe.
·
947.
REMAR,QUE.
De
cette
idée de la·
P11yfique,
iI
réfulte
que les
f
péculations rnétap
hyíiques que nous venorn,.de faire
fur la Matiere en général,
da.nsles deu-x précédentes Sec-–
- tions,
font .comme une p
réparation
ou
comme
une inrro-
duS:ion néceífaire
a
la Phyíique.
, .
Iº. La Phyfique., ou la
Science
des Corps, envifagée
clans fon fujet,
c'eíl:-a-<lire
dans l'Efprit humain , confiíle
indivifiblement daos deux
chofes :
favoir , dan~ la
c0nnol[fance
;l,es
Plzénomenes,
&
dans la
'connoiffance
des Caufes
d'Qü
dépen~
dent ces
phénemenes.
Dans l'érude de la N ature viíible , vouloir connohre les
Caufes
phyfzqu,ts
,
fans en eonnoítre
les
Phénomenes : ce
féro·t v·oul0ir abfurdement la fin, fans vouloir le moyen
d'ou
dépend néceífa.irement cette fin.
.
.
Dans
l'ém~; de
la Namr~ vifible,
fe
borner
a
i~
con~oif–
fance
des
Phenomems phyfzques,
fans. i-emonter ;ufqu'a la
.connoiífance cles Caufes
<l'oi.1
émanen~ ces phénomenes
:
ce
fernit réduire l'Efprit humain
a
des fonétions de fenfation;
&
lui interdire
les plus
nobles
forn;l:ions
de
fa
nature, les
fonfüons d'intelligence
&
de génie.
II
0 ·•
La
Phyfrque,
envifagée
dans ~
fa
marche
&
dans.
fa
:méthode, eíl: une
Science
d'analyfe:
c'efi-a-dire, une Science
dans laquelle
il
faut néceífairement remonter des effe_ts
CO[!–
,
nus,
·
aux caufes inconnues ; ou dans laquelle la recherche
./ des
caufes
genérales
&
particulieres , _
clépend
néceífaire
4
Jtlent de l'obfervation
&
de l'analy
fe
des divers phénomenes
íenfibles ,' auxquels donnent lieu ces caufes en elles_-memes
&
par dles-memes infenfibles.
Quelles font, par exemple, les
Loix
générales du
Mouve–
men(;
ou
felon ·
quelles
regles , V~l.'riabtes
ou
invariables ,
JJait, fubúfie,
fe
communique,
s'altere
&
fe
détruit le
Moa..
vement
,
dans les différens corps qui
forment
ce viíiblcc:
1lnivers?
Vo~l_a '-~
que p~Yt
m'appr~o.dre
la (eule
exp·érienc_e,:
, vo1l~t