Ou
LA 0IALECTíQUF:
Propofitions:
1
)1
un meme foj et , fonr néeeífairement·, ou
deux qualités
phyfiques ,
qui font réellement cliíl:inguées
_ei:m'elles ;
telles
q ue la Mancheur
&
la
douceur·_
élans le
fuere :
ou
deux
qu:zíitis mdtaphyfiques,
qui ne
fom
peut-erre
qu'm1e
meme
&
unique chofe en clles-memes, mais que l'@n confi<lere
comme diff-'.. rentes
ena'elles,
a
caufe des
difle rens.;phéno•
m ':! nes- qu'on
Leur atrribue;
telles
que font la qualité; de
principe fenfitif
&
la
qualiré
de principe penfan.t dans._
l'homme.
D ans le prerlfi..r e-as ,
il
eíl: clair qu'un
abfirait
ne ·pent
poinr
erre affi rmé de
_l'autre
ahfüait: puifque ce font
.cle ux
q11alités
phy íiques,
<l6'>nt
l'une n'eíl:
poi.mel'autre. D ans ,le
fecond
cas , les cleux abíh airs
fon-t
envifagés
comme·
d~ux
qu alités di ffé rentes :
if
faur
done néceífairement
des
raifon~
pan iculieres
&
deciíives,
pour
qu' \ls
puiffent
€tre
a.ffi.rm¿s.
l'u :1
de
l'a urre.
D 'apres ces
príncipes ,
Iº.
On
ne
dira pas que , dan-s un
morceau
de marbre
otr
ele plomb,
la
pefanteur eíl: la
düreté : parce
que la
r.efan–
t ea r
&
la
clureté fonr:
des qualités di.jlinéks,
dont l'une r:i'eíl:.
:pas
l'autre ;. dom l'une
peut e:x.ifier fans
l'aurre.
IIº. On ne di ra pas
non
plus
q Lte ,
dans
l'homme ,
la
bien–
faifa nce
dl
la
jufüce :
parce
qtie
la bienfaifam:e
&
la
juíhce
fo nt
deux vertus diflí.nfles,
dont les mo-rifs
&
les objecs·
,&
les.
effets ne
fo m
poinr les memes.
lllº.
Mais
on
<lira avec exaé'r:imde ·,
q11e
dans l'homme,,
ou
da ns D ieu, la bienfaifance
&
la
juíl:ice
font
des vertus :
parce
que
l'
attrihut de vertu
efi un
genr.e ,
donr la
j
uftice
&
!a bien faifance.font deux efpeces;
&
que
l·e genre pem rou-
1ours
erre
affirmé
de fes efpe,es. (437).
IVº. On po.urra
<lire
auíli avec ex aérirnde,
que
dans.
D ieu,
la
bienfaifance efl: réell ement la
jufiice ; que
dans
l'homme ,
la faculté inrelligente eft
réeUement la
faculté
íe nfüi
e.
La
raifon
en eíl:: en
premier lieu,
qa'alors on
fait abílraéti on
&
des ohiers
&
des
motifs
&
des
effets
qui differe ncient
ext:riníe quemenr
ces
qualités abjlraites;
pour
11e
les
envifager
que relles
qu'elles
fom
intrinféquemen~
dans leur fujec:
en
fecond lieu , qu'alors on
démontre
ou
o n fup po fe démontré que dans Dieu, la bienfaifance
&
la jufiicc fonr réellement idenrifi ées l'une
&
l'aurre avec
Di
u ,
&
par conféqnent enrr'elles;
q:Ue
clans
l'homme,
léi-
(
fa culté inrd lígenre
&
la faculté fe nfitive
font
réellemen t
identifiée s l'nne
&
l'autre avec l'homme,
&
par
con(é~
q uenr
enr r'el les ;
&
qn'une
chofe
peuc toujours etre affir -
m ·e de ce ·avec qu oi elle efi réell cmenr idenrifiee, de ce–
c,¡u'elle
ne p.eur
jam,üs manquer d'ecre.
C.
Q.
F. D.
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iij
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