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I
rFONDEMENS DE
NOS CONNOISSANCH~
2>
IHº. Qu'une crange,
un
raiíin ,
un
louis d'or,
&
un
ferin
foient
expofés de meme
a
la vue de ce meme enfand
Voil{
dans luí, des \ fenfations ou des idées relatives
a
des
objets dont
la
nature n'eíl ni la meme, ni fomblable.
L'objet
de
ces quatre fenfations
eíl:
réellement différent;
&
on peut -dire qu'il
y
a ici, non~feulement une vraie ?¡f
...
t~nél:ion, mais encore une
vraie Différence
,
entre ]es obJets
de ces fenfations ou des ces idées : puifqne la nature du
ferín, par exemple,
ne
reíiemble point
a
celle de l'orange,
du
louis d'or
~
du
raifin.
ÁBSTRACTlON MÉTAPHYSIQUE DANS LES CHOSES.
c¡ •.
ÜBSERVATION.
N
os 'connoiífances peuvent avoir pour
obj et , on une nature commune
a
pluíieurs efpeces ,
<:Jlli
forme un
G-enre;
ou une nature commune
a
pluíieurs
lndi–
vidus,
qui
forme une
Efpece;
ou une narnre unique
&
ifoiée , qui forme un
lndividu.
1°.
L'enfant qui vient de naitre, ou qui commence
a
exercer
fa
raifon,, n'a pas d'abord des idées générales des
,chofes ,
ou des idées qui foient originairement par elles–
memes, comme des modeles univerfels , repréfentans des
-genres
&
des efpeces
:
mais il a dans lui la
Faculté naturell~
de
recevoir-oú
de
Ce
former de telles idées ou de tels moclel'es.
Pour
lui ,
,linfi
qtie pour nous ,
les premi~res idées
des chofes
font
tout autant
d'ldées
partic11-lieres
;
&
ces idées
particulieres , dans ce qui concerne les cho(es feníibles ,
ne
fent
autre chofes _que les images qu'il s'en forme, par
le
minifiere
de
.fes divers fens.
,
Pour lui, ainíi que p0ur nous , l'idée particuliere d'une
,
chofe matérielle quelconque, lorfque cette chofe fait aéh1el–
lement impreffion.
fur
les fens ,
c'eíl: la
Colleflion de
plufteurs
qualités
fen[zbles
..
qni
s'y
montrent enfemble. Par exemple,
l'i<lée particuliere de telle orange , c'efi la coulenr, la figure,
la fave~r ,, l'odet.1r , .la ·folidité, , le poids : qui la caraéléri,:–
fent.
L
idee pamcnl1ere de telte monnoie d'or ou d'argent,
c·e~ la couleur, la figure, la pefanteur fpécifique;;, l'em...,
·pre1nte, l'enfemble de traits caraétérifiiques , que l'efprit
y
faifit
&
y
repréfen.te,'
&
ainfi du reíl:e.
11°. Pour
qu'une idée particuliere devienne dans lui une
'idée_gén_éra!e,.
que
faut ...:
il
?
11 faut
uniquement qu'apres
1
~vo1r
b1e,n
fa1íi, par le moyen de fes divers fens , l'idée
particuliere d'un objet fenfibie ,
il
en conferve dans
fa
mémoire ou dans fon imagination, comme une empr~inte
iidelle, co_mme un
Modele orio-inal;
&
qu'il ceífe d'appli-
_,quer fes fens
a
cet obje·r.
0
Cene
image
fübúíl:ante ,
cette ·empreinte
fidelle ,
ce