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É
FA CE.
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deux ans, dans des
Cahiérs manufcrits
,
dont la cor–
reaion
ne
peut jamais etre bien parfaite;
que
l'on
n'a que fucceffivement
&
comme par parcelles; dont
on
ne peut voir l'enchainement
&
l'enfemble,
que
lor~qu'on celfe
pmw:-
toujours
de
l~s
,li~e; &
011
les
momdres abfences, aífez fouvent mev1tables., met–
tent néceífairement différentes la~unes que l'on n'eft
guere
dif
pofé
a
remplir;
&
qui, en
y
interrompant
la fuite
&
la chaine des idées , en détruifent radica–
lement toute l'utilité.
Pour conferver
l'ufage de la Langue Latine, ·
on
adopte de préférence, dans quelques Colleges, des
Cours de Philofophie compofés en Latin;
&
on
en
adopte néceífairement de mauvais, parce qu'il n'en
exifte pas encore de 'bons. Mais
y
auroit-il moins
d'avantage, non feulement pour le progres' de la
,lwnne Philof
ophie, mais encore pour la confervation
·de cet
ufage
de.laLangue Latine ,
a
adopte-r
un bon
Cours
de
Philofophie écrit en Fran~ais : fi un habile
Profeífeur, apres avoir bien faifi les matieres
qu'il
auroit
a
traitier, s'attachoit
a
les expliquer élégam-
'
ment
&
richement
en
Latin darrs
fa
Claíf
e; en exer–
~ant fes
Eleves
a
n'y argumenter
&
a
n'y
répondre,
eomme lui
&
d'apres lui, qu'en cette meme Langue?
N~y
auroit-i1 pas d'aiHeurs un mérite bien décidé,
&
pour le
Mailire &
po.urles Difciples,
a
bien
faifir
&
bien poíféder un
grand
enfemhle de vérités;
&
,ª
faire
pa4fer
comme
fubi:tement
tout
le
corps
de
la
Philofophie
~
d'une·tangue dans
une
autre
Langue :
en
clonnant plus
de
lumiere,
a
ce
qui
n~en
auroit
pas
aífez
dans l'Ouvt-age adopté; en reíferrant ,
ce
qui
y
feroit
trop étendu ;
en
étendant,
ce qui
y
feroit trop reff:erré ;
en
établiffant mieux ,
~e
qur
n'y
paroitr@it p-as,
fuffifamment
étaMi ; en
renver–
fant
meme, ce cqui pouttroit
y
avoir des
fondemens
ruineux: ce
qui
n'exigeroit,
pendant
t:<:m-t
un
Cours
de
Philofophie , qu'un pet-it nombre de
Notes criti–
ques
~
qui
íeroien~
relat~ves,
aux diííéreates
parties-