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magnifiques dans·toutes les vtlles de quelque importanhe. Aucun cepen–
dant ne pouvait soutenir la comparaison avec celui de la ville du Cuzco,
sa richesse étant telle qu'on le désignait sous le nom de : hor1-KantJ.a,
Palais d'or.
Les jardins mémes qui l'entouraient étaient remplis de
fruits et de plantes artificielles en argent et en or massif {
1 ).
C'est surtout dans la vénération des morts que se révélait la piété et le
sentiment religieux des Incas. Les sépulturesoli l'on ensevelissait les ca–
.davres, et qui portent le nom de
httaccas(waka),
étaient regardées
comm~
des lieux sacrés ; les corps eux-mémes formaient un objet de culte. Un
grand nombre étaient embaumés et on les conservait comme les dieux
tutélaires du foyer domestique, surtout ceux des personnes qui s'étaient
d.istinguées par leurs vertus, et ceux des rois
e).
Les Incas ne méritent pas moins notre admiration en matiere de gou–
vernement.L'empire était divisé en quatre parties, sur la base des quatre
points cardinaux, et chacune de ces parties en vint a acquérir des pro–
portions énormes au fur et
a
mesure que le systeme de conquéte, aussi
habile que sllr, dont se servaient les monarques péruviens, les rendirent
maitres de l'immense territoire dont nous venons de parlar. ltinftay–
suio,
R~gfon
au nora;
holla·suyu,
R~gion
dtt sud;
Ant1-suyn,
R~gion
de
l'est;
Kunt1-suyu,
R~gfon
de
l'ouest,
c'est ainsi que l'on désignait les
quatre grandes provinces qui, dans leur ensomble, étaient appelées
Tawantm-suyu, véritable nom de l'empire, qui veut dire
Les quatre
r~gfons
{
8 ).
La langue quechua, en raison de sa richesse, de sa force et surtout
de la merveilleuse souplesse avec laquelle elle se préte a tous les chan–
gements et aux jeux multiples de la pensée, ainsi qu'a l'expression des
nuances, pour ainsi dire, les plus fugitivas, a été comparée aux langues
savantes par beaucoup d'écrivains. Cette langue se propageait en
(1)
Prescott.
Conqulte du Pllrou,
livre 1, chap. 3. - Garcilaso de la Vega.
Comenta•
rios Reales,
1• Part., Lib. IU, Cap. 20, 21,22, 23,24 et25.
{ 1 )
Francisco Lopez de Gomara, ch. 125, au sujet des funérailles que l'on faisait, au
Pérou, au:r. rois et aux seigneurs de haut rang, s'e:r.prime en ces termes que nous repro·
duisons te:r.tuellement: eQuand les Espagnols ouvraientces sépultures et en dispersaient
e
les ossements,les lndiens les suppliaient de ne le point faire, afin que ces os se trou·
e
vassent n!unis Al'heure ou les corps ressusciteraient : car ces ·peuples croient en
e
"eft'et Ala résurrection de la chair et Al'immortalité de 1'4me.
~
Cité par Garcilaso
de la Vega.
Comentarios Reales,
1• Part., Lib. 11, Cap. 7.
(3)
Garcilaso de
la
Vega.
Comentarios Reales,
1• Part., Lib. 11, Cap. 11.
......