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VOYAGE
et- suivant les traces de Kanikéaouli, toute la troupe part
au galop.
«Nos coursiers n 'avaient pas moins bien diné que nous;
ils étaient pleins d 'ardeur et de feu et semblaient parta–
ger la gaieté générale. Seulement, comme ils n'avaient
bu que de l'eau, ils devenaient les guides de leurs con–
ducteurs et je dois ,dire
a
leur louange qu 'ils s'en acquit–
terent fort bien. Les inégalités du terrain n 'arretaient
pas leur élan ; les passages les plus difficiles, qui en ve–
nant nous avaient plus d 'une fois engagés
a
mettre pied
a
terre, furent cette fois franchis
a
la course sans aucun
accident. ,
La maisou de campague du roi.
cr
Ce fut ainsi qu 'en un clin d 'reil nous arrivames
a
la
maison de campagne
ou
nous nous étions arretés le ma–
tin. De nouveaux plaisirs nous
y
attendaient1.
«
Ce lieu résume
a
lui seul la
physio~omie
du pays.
Qu'on se représente dans le lointain la mer et le ciel
alors tout embrasés des derniers feux du soleil couchant
1
au-dessous de nous, l.a belle et riche vallée avec ses
plantations de taro et les mille canaux qui les fertili–
sent;
a
gauche, la montagne cachant dans les nuages sa
cime toujours humide ; pres de nous , de grands arbres,
une végétation vigoureuse, un torrent qui, creusant son
lit dans la lave, tombe de cascade en cascade et s'enfoit
1
M. Fisqt1et, journal particulier.