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VOYAGE
ties. Des nattes étendues sur le sol, d' un seul coté, in–
diquent la place ou se coucbent les habitants. De l'autre
coté, le sol est nu, etc'est
la
que regne le foyer rustique .
ce
Dans la maison ou je fus re9u, on avait poussé la
rechel'che
j
usqu
'a
séparer ces deux parties du logis par
une claie verticale de trois pieds de J-iaut.
'' Je m'assis sur des nattes
a
la maniere de mes botes,
qui s'empresserent de m'entourer et de m'adresser une
foule de questions accompagnées de gestes expressifs.
J'en comprenais quelques-unes, grace
a
la pantomine de
mes inter1ocuteurs; et m'aidant de mon calepin, je réus–
sis assez souvent
a
leur répondre dans leur langage, ce
qui parut les étonner beaucoup. Je ne .fus pas moins
étonné moi-meme de trouver parmi eux une certaine
instruction que leur costume ne devait par laisser pres–
sentir ,
" La,
en effet, ne paraissait aucun signe extél'ieur de
la civilisation importée par les missionnaires. Hommes
et femmes, parfaitement
a
leur aise chez eux, s'y con–
tentaient du tres-simple ajustement de leurs peres; la
ceint11re appelée maro faisait tous les frais de leur toi–
lette. Cependant, la fantaisie m'ayant pris d 'inscrire sur
mes tablettes les noms de quelques-uns de ceux qui
m'entouraient, une main se saisit de mon orayon, au
moment ou j'estropiais un peu l'orthographe sandwi–
chienne, et celui qui m'avait ainsi arreté, en me faisant
signe que je me trompais, se mit lui-meme
a
écl'ire le
nqm plus correctement.