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VOYAGE
a, pour les prévenir et esquiver le chatiment, un mo en
autrefois inconnu, fréquemment employé maintenant :
l'il'lfanticide et l'a ortement. Qu'on s'étonne apres cela
de l'effrayante dépopulation des iles Sandwich!
C'est la suite nécessaire du systeme d'intimidation em–
ployé par les missionnaires américains. La foi ne s'impose
pas et ce n 'est pas par la violence qu'on peut moraliser
les peuples. On est chrétien malgré les persécutions; la
conviction brave le martyre. Mais rien n' éloigne plus la
conviction que les punitions inventées pour en tenir
lieu, et l'hypocrisie qui singe la vertu est en réalité le
pire des vices. C'est ce qui me faisait dire plus haut
qu'on pbuvait douter du bien produit jusqu'ici par l'ac–
tion des étrangers qui sont venus jouer aux Sandwich
le róle de moralisateurs. Je trouve ces observations re–
produites avec autant de na·iveté que de bonne foi dans
les notes d' un jeune officier de
la Bonite,
qui, pendant
ses moments de loisir, avait pu voir de pres la popula–
tion de Kaavaloa ; quelques traits que je vais lui em–
prunter encore acheveront de la peindre.
Promeoade daos le vi llage de Kearakekoua.
ce
Je revenais, dit-il, d'une course dans les montagne
qui entourent la race de Kearakekoua , ou, fidele
a
me
habitudes, je m'étais égaré, mon album sous le bras , en
cherchant quelque site pittoresque
a
dessiner. Plusieur
habitants que la curiosité avait attiré pres de moi, tan-