DE LA BONITE .
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«
Cette lec;on rec;ue d'un sauvage · tout nu, dans une
case de paille ou rien ne rappelle la moindre idée des
arts et des connaissances de notre vieux monde civÜisé,
me
fit
involontairement réfléchir. Que de gens dan
s.
notre France si polie, si -éclairée, pa.rmi notre popula..,
tion si intelligente, ne savent ni lire ni écrire l
«
Ma surprise se trahit sans doute sur mon. visage,
car le sandwichien me montra aussitot, comme pour
m'éxpliquer ce qui m'avait frappé, un livre de prieres,
une Bible, un traité d'arithmétique et un livre de géo–
métrie
!
11 paraissait les avoir étudiés; et je pus m'assu–
rer que la plupart des assistants, aussi bien que luí, sa–
vaient au moins lire et écrire leur nom. C'est le·fruit le
plus évident . des soins du missionnaire qui se livre
a
leur instruction. Cependant aucun d 'eux ne sait parler
'
anglais. Ils se bornent
a
la langue de leur pays et aux
signes qu'ils emploient avec une grande intelligence pour
se faire comprendre des étrangers.
«
Dans les premiers moments de la relache, les femmes
s' étaient tenues soigneusement cachées au fond de leurs
cases. Les jours suivants elles commencerent
a
se montrer
au dehors;
j'
en avais rencontré plusieurs dans ma pro–
menade, qui ne paraissaient pas moins empressées que
les hommes
a
Üer connaissance avec les Franc;ais.
cc
Elles acceptaient avec joie les petits présents qu_, on
voulait bien leur offrir, et, sans
la
crainte des chatiments,
elles les auraient volontiers achetés au prix de bien des
complaisances,. que leurs manieres agac;antes semblaient