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MOEURS
ET RELIGIOl'f.
avait lu son arl'ét,
il
n'avait cessé d'aspil'er 11 une récoo-'
ciliation complete avec Dieu sans pouvoir y arriver
comme
il
le désirait; mais en ce moment
il
espérail se
donner
él
lui tout entier. • e'est évidemment une expres–
sion de Savonarole qui, compri'Se
él
moitié seulement,
avait jeté l'inquiélude dans son Ame.
Si noas possédions d'autres aveux de ce genre, le
tableau inteHectuel s'enrichirait d'ane foule de traits
intéressants que les traílés et les poemes sont incapables
de nous fournir. Nous verrion' mieux encore oombien
était rort le sentiment religieux primitif, combien était
subjectif
-et
fragHe en méme temps l'attachement de
l'individu a la religion, enftn quels r edoatables ennemís
se dressaient en race de cette derniere.
1\
est incontes–
table que des hommes p1ilCés dans de telles conditions
sont impuissants
ti
fonder une Église nouvelle; mais l'his–
toire de l'esprit des peuples occidentaux serait incom–
p~'ete
si elle ne s'arrétait pas sur ceHe période de fcl'–
mentation traversée par les ltaliens, pendant qu'elle peut
s'épargner l'étude d'autres nations qui ne prenaient
aueune part au mouvement intellectuet. Mais revenons
a
la questi on de l'immQrtalité.
Si le scepticisme qui régnait
a
cet égal'd parmi les
espl'its cultivés gagnatant de terrain, cela tenait aussi
a
ce que la grande mission de découvrir le mende et d'en
reproduire l'image par la Iillérature et par l'art, a'bsor–
bait presque entierement
tout.esles forces de l'esprit et
de t
'a.me. Nous avons déja montré que ce caract-ere
mondarA de la Renaissance étaH ratal (p. 268). Mais en
méme temps ces études et ces travaux ftrent naitre un
sentiment général de doule et de curiosi1.é. Si cet esprit
se manifeste peu dans la líttérature, si, par exemple,
il
. ne se réveIe que par un petit nombre de critiques diri-