CHAP. III. - DÉCOUVERTE DE LA BEAUTÉ DE LA NATURE. 11
OlvlOités qu'elles avaient adorées daos les monlagnes el
les sources, les lacs et les foréls
j
mais cette période d'in–
termÍtteoce fut de courte durée. En pleio moyeo áge,
vers 1200, l'amour naIf de la nature extérieure reparait;
on le recoonatt chez les chantres d'amour des différentes
na tions '. lis s'iotéressent on ne peut plus vivement aux
choses les plus simples, telles que le printemps et ses
Heurs, la verte bruyere et la forét. Mais
il
n'y a chez elll
qu'un premier plan ¡ pas de lointain
j
méme dans les
chants des croisés, on ne retrouve pas les voyageul's qui
ont vu beaucoup de pays. La poésie épique, qui décrit si
minulieusement des costumes et des armes, par exemple,
se borne
a
des esquisses qlland elle veut peindre un
endroil, 'un paysage¡ le grand Wolfram d'Eschenbach
lui-méme ne nous douue qu'une idéc vague de la seene
sur laquelle se meuvent ses personnages, A lire tous ces
chants,
00
ne dil'ait pas _que tous ces poetes-gentils–
hommes habitaient, visitaient OU connaissaieot mille
chi1teaux situés sur des hauteurs et dominant la cam–
pagne. Méme les cleres errants ignoreot dans leurs
poésies' lalioes les effets de lointain (voir
t.
1,
p.
215
et
p. 367)
j
i1s ne savent pas décl'ire un paysage proprement
dit, mais parfois i1s décrivent des objets rapprochés avec
une richesse de couleurs qu'on De rencontre peut-étre chez
aucun minnesinger de noble nai sanee.
Oil
trouver uoe
description du bois sacré de l'amour comp:trable
ti
eellc–
ci,
qui date du douzieme siecle et qui est dlle sans doute
a
im poete italien? Pour des Italiens la nature est cer–
taioement purifiée depuis longtemps et délivrée de la
fuueste inftl1enee des démons. Saint
Fran~ois
d'Assise,
da.n.s son hymne au soleil, bénit spontanément le Sei-
, Voir dans Humboldt les emprunts qu'il a faits
~
Guillaume
Grimm.
n.
2