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LA SOClABILITÉ ET LES FETRS,
qui était d'origine espagnole, avait au moins la réputa–
tion d'élre amusante; do reste, elle avait
a
la fois bon
cceur et mauvaise langue, et plus d'uoe fois sa médisanee,
qui ne respeetait rieo, luí atlira de fAcheuses aventures
1,
A Milan, Bandello a connu la majestueuse Catherine di
San Celso', qui était une musicienne remarquable et qui
déclamait
a
ravir.
Jl
résulte de tout ce que nous savons,
que les hommes d'esprit et les personnages eonsidérables
qui voyaient ces dames et parfois vivaient plus ou moios
longtemps avee elles, voulaient qu'elles eussent en méme
temps l'intelligenee et la beauté, et que 1'0n traitait avec
les plus grands égards les courtisanes en renom; méme
apres avoir rompu avec elles, on comptait avec leur
opinion
3,
paree que la pas ion, méme étein te, laissait
une impression profonde dans I'Ame, Mais, en somme, ces
rapports ne peuvent se comparer aux relations sociales
pcrmises, officielles, et les traces qu'¡ls laissent dans la lit–
térature et daos la poésie sont, en général, d'une nature
passablement scandaleuse.
00
peut s'étonoer
a
bon droit
que sur les six mille huit cents courtisanes que Rome
comptait en
1490,
par conséquent avant I'apparition de
la syphilis',
il
Y eOt
a
peine une femme supérieure
i
celles que nous avons nommées plus haut apparliennent
l
une époque postérieure. La maniere de vivre, la morale
el
la philosophie des femmes publiques, notamment les
NOfI,
42.
(GUGOI\OVIUS,
VIII, 278
ss.) -
Arétin, dans le
Ragiona–
..mlo
del Zoppino,
p. 327, dit d'une courtisane : Rile sait par creur
tout Pétrarque et tout Boccace, sans parler d'une quan tité innom–
brable de beaux vers latins de Virgile, d'Horace, d'Ovide et de
mille autres auteurs.
I
BANDELLO, 11, 51;
IV, 16.
t
B.l.NDELLO, IV, 8.
'On en trouve un exemple tres-caractéristique dans
GIRALDI,
Huatommithi,
V I,
Nov.
7, •
• Voir appendice nO C.