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LA
SOCIABILITÉ
RT
LES
FÉTRS.
qui formait la succession de son époux, d' abord contre
le parti de ses meurtriers, plus tard contre Cé ar Borgia;
elle succomba, mais
il
lui resta l'admiration de tous ses
compatriotes et le nom de ..
prima donna d'ltalia
1"
On
retrouve encore de ces fibres béro'iques chez d'autres
femmes de la Renai.ssance, bien qu'aucune d'entre elles
n'ait eu - plus l'occasion de faire preuve d'héroisme.
lsabene de Gonzague
(t.
J,
p. 55) est une de ces vaillantes
nalures; Clarice, de la maison de Médicis, femme de
Philippe Strozzi
2,
ne lui est pas inférieure.
Sans doute, des femmes de ceUe trempe pouvaient
laisser raconter en leur présence des nouvelles cC'mme
celles de Bandello, sans que la société fot eompromise
pour cela. Ce quJ domine dans cette derniere, ce n'e
l
pas
l'élément féminin tel que nous l'enleodons aujourd'hui,
c'est-A-dire le respeet de certaines convenances, une
réserve un peu mystérieuse, mais la conscience de réner–
gie, de la beauté et d'un préseñt plein de vieissiludes
redoutables. C'est pourquoi ron trouve
a
cóté de la
déeence et de la gravité dans les formes quelque chose
que notre siecle est bien tenté d'appeler impudeur
l :
Botre erreor vient de ce que nOlls ne pouvons plus nous
figurer le eontre-poids nalurel de ce défaut de reteoue
apparent. savoir la puissante personnalité des femmes
supérieures de l'ltalie d'alors.
I
C'est le nom que lui donne la cbronique :
CAron. llent""',
dan.
MORAT.,
xnv,
col.121 , dans le récit de la grande luUe qu'clle a
so
u–
tenue
(¡bid.•
col. 128
&s.),
00
la désigne comme une
.irago.
Comp.
111-
fellura,
dans
ECC.l.RD,Scripl.. II ,
col. 1981.
Arch.slor., Append.,
n, p.
2~O,
et la notice qui se trouve dans
GI\ EGOI\OVIUS,
V1I, p.
U7,
note l.
s Des cbroniqueurs du temps parleot de son esprit et de son
éloquence comme élant supérieurs Aceux d'une femme ol'dinaire.
Comp.
R.l.Ng-g,
philippe
STI\OZZI,
dans les
Éludes hislorico-biogra–
"Aiqtttl,
Lpz., 1878, p. 371, note 2.
aEt qu'ill'est pal'lois. - Le
Corllgia1lo
apprend,
1.
U1,
lol.
107,
eomment les dame" opt.
A
ie
comporter quand elles entenden'