CHAPo V. - L'H OI'tII'tIE DE SOCIÉTÉ ACCOJIIPLI. 137
Mais, 1I cóté de la musique ftamande,
il
y
avait déja une
• musique italienne, qui se rapprochait certainement
davantage de l'art aetuel. Un demi-siecle plus tard
paralt Palestrina, dont le puissant génie nous subjugue
eneore aujourd'hui. Nous apprenons aussi qu'il a été un
grand novateur; mais est-ce lui, sont-ce d'autres mai–
tres qui ont fait entrer définitivement la musique dans
les voies modernes? e'est une question que les auteurs
du temps n'éclaireissent pas assez pour que les pro–
fanes puissent se faire une opinion bien nette 11 cet
égard. Nous n'insisterons done pas sur l'histoire de: la
composition musieale, et nous nous bornerons a étudier
le róle de la musique daos la société du temps.
Ce qui caractérise surtout la Renaissanee italienne,
c'est la rich·esse et la variété des orchestres, l'invention de
nouveaux inslruments, et - conséquenee toute naturelle
- le nombre des virluoses, e'est-a-dire des artistes qui
jouent parfaitement d'un instrument donné.
Parmi les instruments qui peuvent remplaeer tout un
oreheslre, e'est non-seulement I'orgue qui a été répandu
el perfeelionné de bonne beure, mais eneore l'instl'Ument
II cOl'des appelé
gravicembalo
ou
clavicembalo.
CCI'ta ins
mOl'ceaux d'instruments de ee gen re , remontant au
quatorzieme siecle, se sont conservés jusqu'a nos jours,
paree qu'ils sont ornés de peintures faites par les plus
r,rands' artisles. Pal'mi les inslruments légers·, le violon
tenait le premier rang, et déja les bons violonistes arri–
v.aient a la eélébrité. A la eour de Léon X, quí, avant son
pontificat, avait toujours eu sa maison pleine de cbanteurs
et de mu iciens, et qui lui-méme avaít une haute réputa–
tion comme connaisseur et comme exéeulant, le Juif
Giovan Maria et Jacopo Sausceondo se tirent un nom
illuslre; le premier
re~ut
du Pape le titre de eomte et