CHAPITRE 111. - LA LANGUE CONSIDÉRtK, ETC. 125
lion sur le fanatisme des puristes, sur leurs congl'e lin–
guistiques,
ele.
1;
leur inOuence ne devint sérieusemcnt
nui ible que plus tard, lorsque le souffle d'ol'iginalité
qui avait animé la littérature se fut affaibli et qu'il s'éva–
nouit méme sous l'action de causes bien plus puissantes.
Enfin, \' Académie della Crusca étai t libre de traiter
l'italien comme une langue morle, Mais elle élait l'éduite
a
une telle lmpuissance qu'elle ne put pas méme l'empé–
cher de prendre au siecle dernier l'esprit
fran<iai~,
C'était ceHe langue airnée, cultivée, assouplie par tous
les moyens, qui constiluait, sous la forme de la conver-
,salion, la base de la sociabilité. Ta¿dis que, daos le Nord,
la noblesse
el
les princes vivaieot isolés ou bien dépen–
saient leurs loisirs dans les tournois,
a
la chasse, dans
des cérémonies. pompeuses, que les bourgeois passaient
leur temps.
a
se livrer
él
des jeux ou
él
des exercices cor–
porels, parfois aussi
a
versifier ou
él
célebrer des fétes,
il
y
avait de plus, en Italie, une sphere neutre
OU
des
gens de toute origine, des qu'ils avaient le taleot et la
culture nécessaires, s'a musaient
a
causer et
a
échanger
des idées sérieuses ou gaie sous une forme noble et déli–
cate. Comme la question de l'hospitalité !le venait qu'en
~ econde
liB'oe
2,
iI
était facHe de tenil'
a
)'écart les soIs
et les para ites. Si nous pouvions pl'endre au mol les
1
Versola fin de I'année 1531, un congres de ce ffenre devait
avoir tieu
¡\
Bologne, sous la pl'ésidence de Bembo, apl'es qu'une
premiere tentative avait échoué. Voir la leUre A laud. Tolomei,
daos FIRBNZUOLA,
Opere,
vol. II,
Appelldices,
p, 231 ss. POllrtaot
il
s'agit
id
moins dll purisme que de la vieille querelle entre les
Toscans el les Lombards.
!
Vers
1550,
LlIigi Cornaro se plai ot (au commencement de son
ll'altalo della vlla sobria)
du fait suivant : ce n'est que depuis peu
de temps qu'on voit l'tt¡llie envahie par les cérémonies et les
compli ments (espagnols), par le lulhél'anisme et par la débauche.
lI.a
tempérance et la liberté, la facilité des r elations sociales dls–
parurent en méme temps.) Comp. p. 93 et 94.