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CHAPITRE 111. - LA LANGUK CONSIDÉRÉR, ETC. 123

expressions qu'on voudra, pourvu que le peuple s'en

serve encore, méme si elles proviennent d'ailleurs que

de la Toscane ; qu'on prenne rnéme de temps en ternps

des mots frant;;ais et espagnols, si rusage les a adoptés

et s'i1s répondent

a

des idées netternent définies

J.

e'est

ainsi qu'on formera,

a

force d'intelligence et de travail,

une langue qui ne sera pas,

il

est vrai, le vieux toscan

pUl"

maí qui sera italienne, qui sera riche cornme un

délicieux jardín pIein de fleurs et de fruits. Il faut qu'it

toutes les autres perfections le courtisan joigne celle du

langage, qui peut luí permettre de faire valoir son tact,

son esprit el ses nobles sentiments.

Comme la langue était devenue pour la sociélé une

question d'íntérél commun, les archa'istes et les puristes

virent en grande partie échouer leurs efforts. 11

y

avait

dans la Toscane mérne trop d'auteurs remarquables el

d'hornmes distingués qui méprisaient leurs prétentions

ou mérne qui s'en moquaient, ehose qui arrivait surtout

quand quelque sage venu du debors cssayait de prouver

aux Toscans qu'Us n' entendaient pas Ieur propre langue

l.

I

Seulement

iI

ne fallait pas aller tl'Op loin dans cette voie. Les

polHes satiriques

méle~t

II

leurs vers des bribes d'espagnol, et

Folengo (sous le pseudonyme de Limerno Pitocco, dans son

Or/alldillo)

émaille son pOilme de mots franQais ; mais ils ne le font

qo e dans une intention moqu euse. 'Dans les comédies on voit

¡ouven~

un Espagnol qui parle un jargon ridicule, composé

d'espagnol et d'italieo. 1I est extl'aordioaire qu'une I'ue de Milan,

qui,

A

l'époque de la domination franQaise, de

1500 II 1512

et de

1515

~

1522,

s'appelait rue Belle, porte encore aujourd'bui le nom

!le Rugabella, La langue ne porte presque pas de traces de la

longue domination espagnole; tout au plus quelques édifices et

quelques rues ont-i1s rrardé le nom d'un vice-roí. Ce n'est qu'au

dix-buitieme siecle qu'on "it, avec les idées exprimées par la

líttérature fran Qaise, beaucoup de tournures et d'expl'essions

franQaises s'introduire dans la langue italienne : le purisme de

Dotre siecle s'est efforcé et s'efforce encore de les faire dispara1tre,

t

FJI\1!NZUOLA,

Opere,

1,

dans la préface sur

~a

beauté féminiD'.

el 11,

da~s

le.

~agio~l.atn~li

qui

J'l'écedent

le:¡

nouveUes.