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LIVRE QUARANTE ET UNIEME.

conduilcde la Russic

la

prcuvc cl'inlcntions non

pas défcnsÍ\'CS, mais agressives. C'était une cr–

rcu1·; mais, habitué aux haincs de rEuropc, aux

pcrfidics que ces haincs avaient souvcntnmcnées,

il supposa un sccrct accord de la Russic avcc ses

cnnemis ouvcrts ou cachés, avcc les Anglais no–

lammcnl, et il crul que ce ne scrait pos lrop lól

que de se préparcr

¡,

la guerre pour les mois de

juillct ou d'aoút de la préscnlc annéc. Ainsi au

licude rcmédicr au mal ensuspcndilnl ses nrme–

mcnls, sauf

ii

les rcprcndre s'il n'oblenail pas

une cxplication satisíaisnntc, il l'aggrava en mul–

tipliant et accélérant ses préparatifs de maniere

¡, ne pouvoir plus ui les cacher ni les cxplic¡uer.

11 avait déja résolu d'envoyer sur l'Elbc les

quatriCmcs bataillons, car, ainsi que nous l'avons

clit ,

les régimenls du nrnréchal Davoust n'cn

complaient que trois présenls au corps; il se dé–

cida ¡, les fairc partir immédiatcmcnt et a for–

mcrun sixiCme balailion dans ces régimcnts (le

cinquicmc reslant cclui du <lépol), ce qui dcrait

pcrmcllrc de leur fournir cinc¡ balaillons de

gucrre. Le maréchal Davoust s'élait lellerncnt

appliqué , depuis c¡u'il résidait dans le Nord,

a

donner

a

ses troupes une instruction Lhéorique

égalc

~t

lcur instruction pratique, qu'il étnit fa–

cilede lrouver parmi elles les cadresd'un sixieme,

mCrnc d'un scptiCme hataillon par régimcnt, en

sous-officiers sachan! lire et écrire et s'étant bat–

tus dans l'Europe enlierc. Pour accélérer l'or–

ganisalion de ces sixii:mes bataillons, Napoléon

fil revenir les cadrrs des bords ele l'Elbe :\ la

rcroconlrcdes recrues porties desbords clu Hhin ;

il cnl'oya de plus des habils, des souliers, des

armes ¡, Wcsel, Cologne et Mayence, pour que

les hommes pusscnt en passanl se pourroir de

leur équipcment complct.

11

cspérait ainsi por–

tcr

U

cinq divisions frani;aiscs le corps du ma–

réclrnl Davoust, snns comptcr unesixiCmc divi–

sion qui dcvait clre polonaise et formée <les

troupes de Danlzig qu'on allait augmenlcr. 11

01·donna des achals de chcruux, surtout en Alle–

magnc, aimant micux épuiser ccllc contréc que

la Frunce, tira de lcurs cantonncmcnts les cuiras–

sicr·s, les

chasscurs,

les

hussards,

dcstinés

it

Ja

gucrre de Hussic, cL cnjoignit aux coloneis de se

préparer

a

recel'Oir des chevaux et des hommes

afin de

mcllrc

Icnrs régimcnts sur le piccl de

gucrrc. Ne croyant pas avoir le tcmps de porlcr

:\ cinq ni mcme

a

r¡ualre balaillons le corps du

Rhin, compasé, avons-nous dit, des ancicnncs

divisions qui nvaicnt scrvi sous Lanncs et Mas–

séna, et qui i'laient répandues en llollande et en

Delgique, il fil former dans leur sein des batail–

lons d'éJite, dans Jcsque]s devaienl ctre l'Crsés

les meilleurs soldals de chaque régiment. 11

donna le mcme ordre pour l'armée d'ltalie; il

prescril'it la rénnion et l'équipemenl sur le pied

de guerre de tous les corps de lavieille et jcune

gardc qui n'étaient pas en Espagnc;

il

écrivit

t1

lous les princes ele la Coníédération gcrmanique·

pour lcur demandcr leur contingcnt, et se mil

ainsi en mesure, pour les mois

de

juil!ct et

d'aolit, de porler

a

70

mille hornmes d'infanterie

le corps de l'Elbe , ¡, 45 milie eclui du Rhin, ¡,

1,0

mille celui d'llalie, ¡, plus ele

12

mille la

garde irnpériale (total , ·IG7 millc fantassins

excellenls),

a

17

ou

18

mille les hussar<ls et

chasscurs,

;l

·J

5

millc les cuir3ssicrs,

i1

G

milie

les troupes

a

cheval de la garde (tola], 59 ou

1,0

mille hommcs de

In

plus belle ca1•alerie) ,

enftn

¡,

21,

milie hommes l'arlillerie, pouvanl

servir

800

bouchcs ¡, fcu , indépendamment de

100

mille Polonais, Saxons, llavarois, Wurtem–

bergcois, Badois, Westphaliens, ce qui faisait

plus de

500

millc hommcs parfoitement pré–

parés

lt

cntrer en campagnc sous dcux mois.

Napoléon roppela d'Espagne le nrnréchal Ney,

auquel il voulail eonfier le commandcment d'une

partie des troupes réunics sur le Rhin. 11 desli–

nait le surplus au maréchal Oudinol, déja rendu

en Hollande. 11 rappela en outrc d'Espogne le

général Montbrun , que sa conduite

a

Fuentes

d'Ofioro

er

dans une foule d'autres occnsions

désignait eomme l'un des premicrs officicrs de

cavaleríe de cclle époque.

Dans la crainle d'une subilc invasion rlu du–

ché de Yarsovie par les Russes, Napoléon donna

pour inslruction au roi de Saxe et au prince

Ponialowski , licutcnant du roi de Saxc en Po–

lognc,

de

transportcr toutc l'arLillcrie, toutes

les munitions,

t

0us les objels d'équipcment, des

places ouverlcs ou faiblement défcndues dans

les forlcrcsses de la Vistule, !elles que Modlin ,

Thorn, Dantzig , et

3

ce sujet

il

citait

3

l'un et

it

l'aulre l'exemple de la Dnvii:rc, ou les Aulri–

chiens étaicnl toujours cnlrés avant les

Fran~ais,

mais <l'ou ils avaicnt été obligés desortir prcsque

aussitót sans avoir

pu

cnlever aucune partic du

maléricl de guerre. 11 rccommanda au roi de

Saxe de tcnir loutcs prctes les troupes saxonncs,

aftn de ponvoir les porter rapidemcnt sur la

Vistulc ¡, cólé de eelles du prince Ponialowski.

Les unes et les autrcs devaient Clre rangécs sous

lecommandementdu maréchalDal'oust,qui avait

ordrc,

nu prcmicr dnngcr, de

courir sur Ja Vis-