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452

L'UNIVERS.

¡

tete de

800

hommes qui s'étaient spon–

tanément réunis sous ses drapeaux.

Ces forces, relativement considérables,

Jui auraient suffi, et au dela, pour con–

solider son autorité. si toutes les vi lles

occupées par les Espagnols avaient

suivi l'exemple de Lima. Mais il n'en

fut

pas ainsi : les chefs de plusieurs

provinces, entre autres Alphonse d' Al–

varado , protesterent contre l'éléva–

tion de don Diegue; et Pedro Alvarez

Holguin , qui commandait a Cuzco,

déclara immédiatement Ja guerrea l' u–

surpatem-. Aussitot les partisans des

Pizarre, qui, jusque-la, n'avaient osé

manifester leurs sentimeots, se rallie–

rent a Alvarado et a Holguin . Les

opposants n'étaient pas encore assez

forts pour entrer en campagne contre

les

800

hommes d'Alm8gro, mais sous

le commandement d'un chef habile et

puissant Jeur petité armée , chaque

jour grossie par J'arrivée de nouvelles

recrues' pouvait devenir formid able.

Ce chef était déja troU1•é. Vaca de

Castro, commissaire du roi, était ar–

rivé a Quito , et ' instruit de la mort

de Pizarre, il s'était fail aussitot re–

connaltre gouverneur du Pérou, en

vertu de ses Jettres patente . Benal–

cazar,

comm~ndant

de la prO\'Ínce de

Popayan, et . edro de Puelies, gou–

verneur de Quilo pendant l'nbsence de

Gonzale Pizarre , preterent inimédia–

dement serment de fidélité a Vaca de

Castro. Peu de temps apres, le nou–

veau gouverneur, dont !'active propa–

gande avnit réussi au dela de ses es–

pérances, vit se grouper autour de

luí

un nombre suffisant de partisans

dévoués. Joint aux forces dont Alva–

rado et Holguin pouvaient disposer,

Je corps de troupes réuni a Quito pou–

vait entrer en campagne avec de gran–

des chances de succes.

Cependant Almagro se dirigeait

vers Cuzco; il ne réussit pas

a

ren–

contrer Alvarado , qu'il cherchait, et

ce chef ennemi

fit

sa jonction avec

Holguin; des ce moment, le succes–

seur de Pizarre jugea nécessaire, avant

toute opération sérieuse, ,de se rendre

maltre de la capitale de l'empire. Mal–

heureusement pour Jui, Herrada , son

plus fidele ·et plus babi le conseiller,

mourut pendant la marche sur Cuzco.

Privé des avis de son précepteur, Al–

magro commit des fautes graves et

des exces de pouvoir qui irriterent un

grand nombre de ses partisans et com–

promirent, par céla meme, sa position.

Profitant des circonstances qui sem–

blaient favorables, Vaca de Castro re–

joignit,

a

la tete de sa troupe, Alva–

rado et Holguin qui l'attendaient. Bien

que le nouveau gouverneur, ancien

juge a l'audience de Valladolid, ne füt

porté ni par ses antécédents , ni par

ses habitudes, ni ,

a

plus forte raison,

par ses connaissances, au métier des

armes ,

il

n'en prit pas rnoins le com–

mandement de toute J'armée avec uue

résolution dignr d'un militai

re déja

familiarisé avec les périls de la

guer.re

.

Ajoutons que, des les prcmier

s jours,

il

montra un coilp d'ooil , une habileté

et un courage qui auraient fait hon–

neur a un officier consommé. Son dé–

sir était de lerminer la guerre d'un

seul coup; de on coté Almagro, qui

sentait la uéce sité de ne pas se lais–

ser affaiblir par la désertion , était

tout disposé

a

trancher la question

par une seule bataille. Le

16

sep ·

tembre

1542 ,

les deux armées se

rencontrerent

a

Chupas, lieu situé a

deux cents milles de Cuzco. L'artil–

Jerie de don Die"ue fit d'abonl beau–

coup <le mal aux bataillons de Castro;

Ja chance parut meme , dans les pre–

miers instnnts, fixée du coté des al–

magristes; mais l'armée royale donna

enfin vi9oureusement , et grace a l'in–

trépidite de Franqois de Carvajal , qui

conduisit l'infanterie jusque sur les

canons ennemis , les choses change-

1·ent de face, avec toute probabilité <le

succes pour le gouverneur. 11 se

fit

encore un grand carnage , car les uns

et les autres combattaient avec toute ·

la fureur qui anime les partis dans

les guerres civiles. Enfin une cbarge

de cavalerie, exécutée par un escadron

de réserve que commandait Vaca de

Castro en personne, décida du sort de

Ja journée. Au moment ou les soldats

d'Almagro prirent la fuite, deux capi–

taines, dit Augustin de Zarate , pé-