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L'UNIVERS.
parcourut. Huascar, averti par Je chef
· de son armée, alla en personne
a
Ja
rencontre de son rival.Une bataille san–
glante inaugura la guerre civile, et le
sort parut un instant vouloir favori–
ser la cause de l'empereurde Cuzco, car
A
tahualpa resta prisonnier entre ses
mains; mais le captif étant parvenu,
a
l'aidc d'une barre de cuivre qu'une
femme lui avait procuré.e'
a
percer le
mur de sa prison, s'échappa et se rendit
en toute hate
a
Quito ou il rallia ses
troupes et ranima leur ardeur. Une
nouvelle rencontre avec l'armée de .
Huascar amena une seconde bataille;
mais, cette fois, la fortune se déclara
pour Atahualpa. Cette journée, si tris–
tement mémorable dans les fastes du
Pérou, Íit un si grand nombre de vic–
tin1es, que longtemps apres, on voyait
encare ,.dans le lieu qui servit de théíl.–
tre
a
la lutte des deux freres, des mon–
ceaux d'ossements humains et d'armes
brisées
(*).
Atahualpa, profitant de sa
victoire, marcha en avant, portant
Je ravage et la
désola~ion
dans les pro–
vinces qui refusaient de reconna'ltre
son autorité et de prend\·e fait et cause
pour lui. Arrivé pres de Caxamarca,
il apprit que l'armée ennemie était
campée daos le voisinage. Un corps
de 3,000 hommes fut aussitot envoyé
en reconnaissance; par une fa tale co"in–
cidence, Buascar, ne
soup~onnant
pas l'approche de ses adversaires, se
retiroit, suivi seulement de quelques
centaines d'hommes,
a
une certaine
distance du camp, tandis que les trou–
pes d' Atahualpa s'avanQaient contre
lui. 11 fut surpris, cerné et fait pri–
sonnier. Vainement son armée s'é–
branla-t-elle pour le délivrer; le chef
du détachement ennemi menaca l'Inca
de Ja mort si ses partisans· persis–
taient
a
vouloir le dégnger. Huascar,
intimidé par la perspective d'un sup–
pliceaffreux, ordonna aux siens de se
retirer, et resta au pouvoir du capi–
taine d' Atahua lpa. Ainsi fut tranchée
la question qui avait un moment en–
sanglanté la terre du Pérou, et trou–
blé la tranquillité si habilement main-
(") Zarale, t.
J,
p. 87 de la trad.
fran~.
tenue, pendant des siecles, par Ja
sagesse des Incas.
Tel était l'état de cet empire quand
les Espagnols parurent sur la cóte.
Vaffaiblissement produit par la guerre
civile, la division des habitants, la
dispersion de l'armée de Huascar, et
le licenciement de celle d'Atahualpa,
favoriserent puissamment la tentative
des Européens. Dans une situation
normale, le Pérou aurait d'autant plus
facilement résisté
a
cette
poi~née
d'a–
venturiers' qu'elle était isolee
a
une
grande distance de Pa11ama et sans es–
poir d'etre suffisamment renforcée.
Reprenons rnaintenant notre récit.
Francois Pizarre, accompagné de
ses quaire freres, avait mis
a
la voile
au commencement de l'année 1531,
sur un vaisseau équipé aux: frais de
Fernand de Luque
(*).
Nous n'entre- ·
rons pas dans le détail des souffrances
que les gens de l'expédition eurent
encere
a
endurer dans leur navigation
le long du littoral péruvien. Disons
seulement que Pizarre dut faire preuve
d'une rare énergie en présence de sa
troupe méco11tente et souvent muti–
née. Enfin, l'exploration d'une pro–
vince appelée
Coaque
raffermit le cou–
rage des Espagnols et ranima leurs es–
pérances ; on trou va , en effet, dans la
vil le et dans les environs, une sufllsante
quantité de vivres et de l'or en aSS!JZ
grande abondance pour rassurer ceux
qui avaient
élev~
des doutes sur les
richesses métallrques du Pérou. Quel–
ques jours apres , un des vaisseaux de
Ja petite escadre partait pour Panarna,
(") Augustin de Zarate dit
Fe•·nand Ponce
de Léon.
Il est évident que c'est le memc
personna¡;e que celu_i dont il a été, déjª
question et qui
~tait,
des le principe, asso–
cié avec Pizarre et Almagro. En comparant"
l'édition d' A.n"ers, de
1555,
avec celte de
Séville, de
1577,
on pourrait
soup~onner
qu'il
y
a une fante d'impression dans le
passage
ou
Zarate nomme Fe1'nand de Lu–
que, et qu'il faut Jire
Femand de Léon.
Ce
serait la un point assez intéressant
a
éclair- ,
cir, car il n'est pas indifférent
a
l'histoire
de sa,·oir au jusre le nom d'un des trois
hommes qui déconvrirent .et conquircut le
Pérou.
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