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PEROU

ET

BOLIVIE.

433

chargé de 30,000 pieces d'or

(*)

pour

~h~1~g~o

et J".ran ?is de

L~qu~,

appfit

irres1 tibie offert a la cup1dite de ces

deux associés de Pizarre.

,Ay_res avoir.

~an~o nné

le pays , l'ex–

ped1t1on se dmgea vers le sud et alla

jeter l'ancre devant Porto-Viéjo , oú

eUe ne trouva que des indigenes dis–

posé

a

acccpter la domination des

E~ropéens.

Ce fut dans cette ville que

P1zarr¡i fut rejoint par les capitaines

Benalcoza r etJean Fores,qui lui am!:·

11a1ent

411

petit détachement de fontas–

sin et de cavaliers expédié de Nicara–

~u~.

Le but du gouverneur général

etait d'atteindre Tumbez oli il avait

abordé dans sa précédente campagne

et dont il s'était proposé de faire le

centre de ses opérations. Arrivé

il

la

hauteur de ce port, il jugea a propos

de s'r.mparer préa lablement de l'ile de

Puna , située vis-a-vis. Ce ne fut pas

sans difficulté qu'il y parvint. Peu

apres, 11ne descente eut lieu sur le ter–

ritoire de Tumbez, e.t le cacique de

cette ville, apres une résistance assez

énergique, fut obligé de se soumettre,

non sans avoir acheté la paix par de

ricbes présents en or et en argent.

De Tumbez, Pizarre se porta

a

trente lieues au sud. r ut le erment

d'obéissance des chefs du pay ,

et

e

disposa

a

marcher vers l'interieur du

Pérou. Au moment oli, assez embar–

rassé dans le choix d'une direction,

il

hésitait et combinait ses moyens cl'ac–

tion, il recut un message de !'Inca

Huascar, qÚi, encore

a

la tete de son

armée, l'informait de la révolte de

son frere, et le priait cl'embrasser la

cause du souverain légitime contre le

rebell e. La nouvelle des troubles qui

agitaient le Piirou, et de la guerre ci–

vile qui l'affaiblissait, fut pour Pizarre

une révélation soudaine des chances

favorables que lui réservait la fortune.

II comprit tout le parti qu'il pouvait.

tirer de cet état de choses , soit qu'il

prit fait et cause pour Huascar, soit

qu'íl

e déclarllt eontre lui , ou bien

encore qn'il se Unt dans une prudente

et perfüfo neutralité. II ne batanea oas

a

se mettre en marcbe, et se rendit. en

toute hfite d¡¡ns la province dé Caxa–

marca, oli se trouvait Atahualpa, et

ou il ponrrait observer les événements.

Telle était la préoccupation des deux

princes rivaux, qu'aucun d'eux ne de–

vina le péril qui

mena~ait

l'empire, et

ne jugea

a

propos de s'opposer aux

mouvements de la petite troupe con–

quérante. Ignorant le \'éritable but des

Espagnols, l'un et l'autre champíons

s' ima(>'inaient poul'oir utiliser leur as–

sistance, sauf

a

se défaire d'eux plus

tard, s'i ls devenaient par trop entre–

prenants. Jamais empire ou souverain

ne fournit un exemple plus frappant

du d<mger de la guerre civile en pré–

sence de

l'ennemi commun. Jamais

aussi,

il

fout le di re, l'audace d'un

conquérañt ne fut favorisée par des cir–

constances plus propices.

En arrivant

a

Caxamarca, le gou·

verneur

re~ut

un message d'Atahualpa,

qui lui défendait de s'établir dans cette

ville. Les dispositions de ce prince

étaien t done ¡.iell conciliantes, et Pi–

zarre devait se préparer

a

une lutte.

suivant toute apparence, inévitable.

On se doute bien q e le chef espagnol

ne tint aucun compte de la défense

d'Atahualpa. A peine établ i dans Caxa–

marca, il envoya le capitaine Fernand

de Soto au camp du prince, éloigné

d'une lieue, afin de. prévenir le roi de

Quito de l

'a rrivée des étrangers. Les

historie.ns

racontent

qu'a~rivé

en pré–

senc

e d'Atahualpa, Soto poussa vers

lui son cheval pour mieux se faire en–

tendre, et que la vue de ce coursier,

qui semblait identifié avec le cavalier,

fit

fuir les Indiens qui entouraient leur

maitre. Comme le capitaine était en

pourparler avec le prince, qui ne daí–

gnait lui répondre que par l'intermé–

diaire d'un interprete, on vit paraitre ·

Fernand Pizarre, envoyé

a

la suite de

Soto, aviic un petit détachement de

cavalerie.Interpellantdirectement Ata–

hual pa, le frere du gouverneur luí

· (") Le 1raducteur de Zarale évalue ces

dit que son chef, représentant du puis-

tren1e mille pieces d'or

a

ur,ooo livres de

sánt roi d'Espagne, désirait le voir

l'ancieune monnaie

fran~aise.

et lui offrait son amitié. Le prince ré·

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