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PÉROU ET BOLIVIE.

431

Pizarre emmenait en Amérique ses

freres Fernand, Jean, Gonzale, et

Franqois-Martin d'Alcantnra. Fernand

Pizarre et Jean Pizarre étaient freres

de pere et de mere et seuls enfants lé–

gitime de Gonzale Pizarre, de Trnxil–

lo ; FranlJois, Le lwros de la conquete

áu Pérou , était erifant naturel, ai n i

que nous l'avons déja dit ; GonzaJe

l'étnit aussi, mais d'une autre mere.

Quant

a

Fran"ois-1\Íartin, il était frere

de Franqois du coté de sa mere senle–

ment, 'ca r il était né d'un autre pere.

On se doute bien que ce ne

fut

pas ·

sans une vive indignation qu'Almagro

apprit de quelle fa"o n Pizarre avait ar–

rangé les choses et distri bué les roles

dnns son voyage

il

llladrid . Dans son

µremier mou vement de colere, il ré–

solut de rompre avec un asspcié aussi

déloval et d'orga niser une nouvelle

e>.pédition avec des hommes plus di–

gnes de confiance. l\lais Pizarre , re–

doutant les suite de cette sé¡>aration,

s'emµressa de faire d'apparente con–

cessions. Il affirma n'avoir rí en de–

mandé, et s'etre vu contrai11t d aécep–

ter des honneur qu' il n·a,·ait pa am–

bitionnés. Pour preuve de sa vérar ité,

il offrit

a

lmaaro de e démettre en

sa faveur du titre d'ádelantade, s'en–

aageant

iJ

faire tous se effort pour

Paire ratilier cet abandon par le gou–

vernement de Madrid. C'en étai t assez

pour apaiser le res entiment de Diégo

d'Alma"rO. Unt! réconciliation, ména–

gée par

l'~ernand

de Luque, rétablit,

au moins pour quelque temps, la bonne

harmonie entre les deux ancien amis.

On

renouvela le pacte un mo111E1nt

brisé, et il fut convenu, comme pré–

cédemment, que l'expédition se ferait

a

frais communs, et qu e le profit ,

de quelque nature qu'ils fus en

t, se–

raient parla"és, sans privilége

poi.ir

aucun des trois contractants. On

verra

comment Fran"ois Pizarre tint cet en–

gagement.

Quelqne temps apres, Pizarre par–

tait

iJ

la t8te de 180 soldats, dont 36

caval iers. C'est avec cette petite troupe

qu'il allait entreprendre la conguéte

d'un "Vaste et puissant empire. Al(na-

gro resta encore

a

Panama, pour en-.

voyer

a

Pizarre ·des renforts et des

munitions.

Mais avant .de

pou~ser

plus loin Je

récit de

la conquéte du Pérou,

il

importe d'e

xposer la

situation de ce

roY.aume au

mom.r.nt

ou les Espagno)s

y

firent leu

r derniere

et définitive ap–

parition.

Dans le résumé de l'hi toire des

Incas, nous avons dit que Huayna Ca–

pac, douzieme souverain, a13res avoir

sou111is la ville et la province el e Quito

a

son autorité, av.ait épousé la

till e

du

chef vaincu et fixé sa résidenre dans

Ja capitale nouvellement conquise. De

la nouvelle union de J:luayna Capac

naquit un enfant qui fut nommé

Ata–

k ualpa ,

ou, sui va nt

les

écriváins es-

paanol ,

Alabalipa.

·

Quelques années apres, l'Iríca mou–

rnt' lrguant

a

on fils ainé l'empire

du Pérou et le trone du Cuzco,

a

Ata–

hualpa la provin9e et la ville de Quito.

L() prén1ier oio <lºAtahualpa, apres

avoir rendu les derni ers devoirs a son

pere,

fut

de s'a · urer le dévouement

de l'arrnée cantono ée

a

Quito, et de

.s'~mparer

_de.s

trésors du mo,narqL1e

defu nt. Pu 1s d eovoya

a

s n frere ele

amba adeurs chargés de lui demander

la ratifica tion du legs de son µere.

Hua sca r Inca lui fit répondre que l'em–

pire ne pouvait étre ainsi divi sé; que

les lois fondamentales et l'u age s'y

opposaient; qu e, du reste, si Ata–

hu alpa consentait

il

ramener

a

Cuzco

I'armée qu'il avait ju que-lit retenue

aupres de lui, il se ferait un plaisir

Cl e lui ar,corder des domaines et des

ri ches es qui lui permettraient de vivre

avec toute la magnificence d'un prince

de sang royal; que s'il refu ait,

il

se–

rait déclaré traitre

a

son souverain, et

que lui, Huascar, marcherait immé–

diatement contre Quito, pour le pu–

nir de

8a

rébellion. Atahualpa, apres

avoir consulté deux des meilleurs ca–

pitaines de son pera,

l'un nommé

Quizquiz, l'autre Lilicuchima, résolut

de ne pas atteadre son frere et de l'at–

taquer

a

l'improviste.

11

se mit en

campagne et soumit tout le pays qu'il