PÉROU ET BOLIVIE.
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Pizarre emmenait en Amérique ses
freres Fernand, Jean, Gonzale, et
Franqois-Martin d'Alcantnra. Fernand
Pizarre et Jean Pizarre étaient freres
de pere et de mere et seuls enfants lé–
gitime de Gonzale Pizarre, de Trnxil–
lo ; FranlJois, Le lwros de la conquete
áu Pérou , était erifant naturel, ai n i
que nous l'avons déja dit ; GonzaJe
l'étnit aussi, mais d'une autre mere.
Quant
a
Fran"ois-1\Íartin, il était frere
de Franqois du coté de sa mere senle–
ment, 'ca r il était né d'un autre pere.
On se doute bien que ce ne
fut
pas ·
sans une vive indignation qu'Almagro
apprit de quelle fa"o n Pizarre avait ar–
rangé les choses et distri bué les roles
dnns son voyage
il
llladrid . Dans son
µremier mou vement de colere, il ré–
solut de rompre avec un asspcié aussi
déloval et d'orga niser une nouvelle
e>.pédition avec des hommes plus di–
gnes de confiance. l\lais Pizarre , re–
doutant les suite de cette sé¡>aration,
s'emµressa de faire d'apparente con–
cessions. Il affirma n'avoir rí en de–
mandé, et s'etre vu contrai11t d aécep–
ter des honneur qu' il n·a,·ait pa am–
bitionnés. Pour preuve de sa vérar ité,
il offrit
a
lmaaro de e démettre en
sa faveur du titre d'ádelantade, s'en–
aageant
iJ
faire tous se effort pour
Paire ratilier cet abandon par le gou–
vernement de Madrid. C'en étai t assez
pour apaiser le res entiment de Diégo
d'Alma"rO. Unt! réconciliation, ména–
gée par
l'~ernand
de Luque, rétablit,
au moins pour quelque temps, la bonne
harmonie entre les deux ancien amis.
On
renouvela le pacte un mo111E1nt
brisé, et il fut convenu, comme pré–
cédemment, que l'expédition se ferait
a
frais communs, et qu e le profit ,
de quelque nature qu'ils fus en
t, se–raient parla"és, sans privilége
poi.iraucun des trois contractants. On
verracomment Fran"ois Pizarre tint cet en–
gagement.
Quelqne temps apres, Pizarre par–
tait
iJ
la t8te de 180 soldats, dont 36
caval iers. C'est avec cette petite troupe
qu'il allait entreprendre la conguéte
d'un "Vaste et puissant empire. Al(na-
gro resta encore
a
Panama, pour en-.
voyer
a
Pizarre ·des renforts et des
munitions.
Mais avant .de
pou~ser
plus loin Je
récit de
la conquéte du Pérou,
il
importe d'e
xposer lasituation de ce
roY.aume au
mom.r.ntou les Espagno)s
y
firent leu
r derniereet définitive ap–
parition.
Dans le résumé de l'hi toire des
Incas, nous avons dit que Huayna Ca–
pac, douzieme souverain, a13res avoir
sou111is la ville et la province el e Quito
a
son autorité, av.ait épousé la
till e
du
chef vaincu et fixé sa résidenre dans
Ja capitale nouvellement conquise. De
la nouvelle union de J:luayna Capac
naquit un enfant qui fut nommé
Ata–
k ualpa ,
ou, sui va nt
les
écriváins es-
paanol ,
Alabalipa.
·
Quelques années apres, l'Iríca mou–
rnt' lrguant
a
on fils ainé l'empire
du Pérou et le trone du Cuzco,
a
Ata–
hualpa la provin9e et la ville de Quito.
L() prén1ier oio <lºAtahualpa, apres
avoir rendu les derni ers devoirs a son
pere,
fut
de s'a · urer le dévouement
de l'arrnée cantono ée
a
Quito, et de
.s'~mparer
_de.s
trésors du mo,narqL1e
defu nt. Pu 1s d eovoya
a
s n frere ele
amba adeurs chargés de lui demander
la ratifica tion du legs de son µere.
Hua sca r Inca lui fit répondre que l'em–
pire ne pouvait étre ainsi divi sé; que
les lois fondamentales et l'u age s'y
opposaient; qu e, du reste, si Ata–
hu alpa consentait
il
ramener
a
Cuzco
I'armée qu'il avait ju que-lit retenue
aupres de lui, il se ferait un plaisir
Cl e lui ar,corder des domaines et des
ri ches es qui lui permettraient de vivre
avec toute la magnificence d'un prince
de sang royal; que s'il refu ait,
il
se–
rait déclaré traitre
a
son souverain, et
que lui, Huascar, marcherait immé–
diatement contre Quito, pour le pu–
nir de
8a
rébellion. Atahualpa, apres
avoir consulté deux des meilleurs ca–
pitaines de son pera,
l'un nommé
Quizquiz, l'autre Lilicuchima, résolut
de ne pas atteadre son frere et de l'at–
taquer
a
l'improviste.
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se mit en
campagne et soumit tout le pays qu'il