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L'UNIVERS.
religieuses. Ce culte devait done avoir
la p)u grande influence sur les mreurs
et sur les habitude · du peuple, et c'est
pour cela qu e nous n avons rien
a
mo–
difier dans ce que nous avons dit,
quelques pages plus haut, du ré ultat
des in Litutions religieuses au point de
vue moral.
D'apres le tableau que nous en ont
l:ii
é certains hi toriens espagnols,
les mreurs et usages des Péruviens
n'avaient rien d'excentrique ni
m~me
de bien original. On
y
remarquait une
simplicité exempte de bizarrerie. Les
mariages se faisaient suivant une loi in–
violable et qui atteste la toute-puis–
sance du souverain : tous les ans
a
certaine époque déterminée, le roi fai·
sait a sembler toutes les Hiles et tous
les·garitons de sa race, qui se trou–
vaient
a
marier dans la vi lle de Cuzco.
Lr
tilles devaient
~tre ~gées
de
dix-huit ans au moins, et les gar–
~ons
de vingt-quntre an . oit désir de
n'unir que des gens capablc de bien
comprendre la portée d'un pareil en–
gaaement, sojt prévoya n e
fondé~
sur
drs ob ·ervat1on
pureni_ent phy 1010-
gique , l'Inca avait déc rété 'JUe nul
ne e marierait avant l'age que nous
avons désigné. Voici en q11oi consi tait
la
cérémoní~
: le utur épo ux se te–
naient par couple autour du roi; ce
dérnier le
appelait par leur non1,
pui
les prenant par la main, il leur
faisait prononcer le serme11t de fidélité
conjugale, et le décl arai t mariés en
le remettant entre les mains de lenrs
parent . Les époux se retiraient chez
le pere du mari et la noce durait trois
ou quatre jours. Les filies dont le roi
avait ain i con acré l'union, étaient
appelées
lesfemmes livrées par l'Inca,
nomqu'on leurdonnait comme marque
d'honneur. Le lendemain du jour ou
ce monarquc avait marié les individus
de sa fa mi ll e et de a race , des fonc–
tionnaires
del~gués
a
cet effet unis–
saient de la mrme mani ere les simples
habitants de la ville, en suivant ri–
goureu ement l'ordre des quartiers.
Dan. le provinces et le di tricts, c'é–
taient les curacas qui éta1ent chargés
de la célébration des mariages et ils
inten•enaient dans ces occasions solen–
nelles, comme représentants du roi.
C'était done le souverain qui présidait
en personne
Oll
par pror.uration
a
l'acte le plus sérieux et le plus impor–
tant de la vie civile. Du reste, comme
on vient de le voir, point d'appareil,
point d'étalage, ríen de somptueux ni
meme de olennel da ns ces unions ofli–
ciellement constatées. 11 faut aussi re–
marquer que les mariages se faisaient
tous exclusivement entre gens d'une
meme vi lle et meme entre parents. Il
était absolument interdit aux habitants
d'une province ou d'un district d'é–
pouser des indigenes d'une province
ou d'un district voisin. Cette me u1·e,
dont on retrouve un exemple célebre
dans les anciennes tribus d'lsrael ,
avait pour but da conserver l't'sprit
de famille; on comprend que son ré–
sultat le plus po itif était d'i -oler les
ci tovens, au lieu d'en faire une na–
tion"compacte et horno"ene. Aj1rntons
que les Indien Ptaient si séverrmrnt
parqués dan hmr drmeures, qu'il leur
était ex pre ém nt d 'fendu d'aller vi–
vre d'une province, d'une ville et
merne d'un quarti r
a
l'autre.
Dé qu' une frmme éta1t mari ée, elle
se conlinait dan
sa demeure, et n'en
sortait guere. Elle pa ait son temps
a
filel' et a tisser de la laine daos les
pays froids , du coton dans les pays
chauds. Elle cousait rarement, les ve–
tements de
hommes et des femmes
étant presque dépourvus de coutures.
Quant aux hommes, outre les
trav~ux
de
l'agri culture auxquels ils se livraient
avec ardeur,
i
Is étaient généralement
chargés de fournir la famille de chaus–
sures. Au si to11t Péruvien, quelque
peu jaloux de !'estime publique, sal'ait–
il
confectionner lui-meme cetto partie
de son co tume, condition, du reste,
indispensable pour etre armé cheva–
lier. Les Inca
eux-rnéme , les cu–
rac:is et les gen
les plus riches ne se
di pensaient pas de ce soins dome
ti–
ques; tous s'en occupaient avec empres–
sement, et la plupart mPme. savait:nt
for¡?;er leurs armes. On comprend que
de pareilles habitude
rendaient cer–
tains métiers tout a fait inutiles; aussi