PÉROU ET BOLIVIE.
377
ma~oi,
Garucayoc, Quanacatequil ,
Cas1poma et Llaiguen. Casi poma était
une des plus redoutées: C'était le
dieu favori de !'Inca Huayna Capac, et
il le portait
.a
la guerre aupres de lui.
Cctte idole avait une palme et demie
de hauteur et une fi gure effroyable.
Il parait que chaque village, cha–
que pt1ofessiou avait ses idoles particu–
lieres. On en signale une, entre autres,
ñ
laquelle on faisait des offrandes pour
qu'elle
f1t
réussir la tei nture des étof–
fes. Au milieu de chaque bourgade
il
y avait une grande pierre que les ln–
diens regardaient comme le dieu tuté–
Jaire de l'endroit, et qu 'ils nommaient
Guachecoal. Un missionnaire trouva
dans une petite ville trois idoles nom–
mées Tantuzoro, Guarasga1de- et Gua–
galmojon ; cette derniere était une
temme et avait ses dix fils rangés au–
tour d'elle. Ces idoles possédaient
quarante et un vases d'arger:t et cinq
couronnes, quatorze joyaux de meme
métal, eri forme de fer
ñ
cheval, qu'on
Jeur placait autour <lu menton , qua–
torze trompettes d'argent
m~I~
d'un
alliage de cuivre, et
be~ucou p
d'autres
richesses. La femme dont nous par–
lions tout
a
l'heure, montrait ses par–
ties m:turelles, pour in<liquer qu'elle
avait donné le jour aux ancetre.s des
Péruviens.
·" Toutes les foi qu'une femme met–
tait au monde deux jumeaux, ou que
les lamas faisaient deux petits d'une
portée, les Indiensr ajoute l'auteur de
la iettre en question, jel'.lnaien t pen–
dant cinq jours sans oser sortir de
leur maison, et le sixieme jour ils
alloient faire un sacrifice
it
une idoie
nommée Acucbnccacque. Quand une
province se révoltait, ceux qui all aient
la soumettre invoqmiien t les dieuK
Yanaguanca et Xulcaguaca. lis attri–
buaient au dieu Malllor le ·pou voir <le
paraiyser ceux qui parlaient de lui
avec irrévérence; ce qui les effrayait
teltement, que les mi ssionnaires eu–
rent beaucoup de peine
ñ
apprend re
d'eux ou cette idole était µlacée. On
trouva également une idole nommée
Paucar,
qui consistait en un gros
perroquet·en terre cuite........... Dans
•
toutes les maisons qui appartenaient
aux Incas, on a peint de grandes cou–
leuvres, et les ludiens disent que c'é–
taient la les armes de leurs anciens
rois. Je l'ai souvent vu moi-mi\me
a
Cuzco et
á
Guamachuco. Les Indiens
disent que lorsque Chacochima, géné–
ral des troupes de l'Inca, se
trouva.itdans cette province, avec une nom–
breuse armée, le démon lui apparut
sous la forme d'un serpent velu plus
gros que la cu isse; sa tete était sem–
blable a ceile d'un cerf' et il était si
long,, que quand on était pres de sa
tete on ne pouvai t voir Je bout de sa
qu eue. lis nomment ce serpent
Usca–
guai.
II avait des clocheites d'or a la
queue; c'est pourquoi les Indiens le
regardent comme le dieu des richesses,
et l'adorent pour en obtenir. Quand il
apparut la seconde fois ,
il
annon~a
qu'il retournait au ciel, et toute la na–
tion le vit s'élever en tournoyant jus–
qu'a ce qu'il di sparl'.lt.... lis adorent
meme les animaux, Quand ils prennent
un renard, ils l'ouvrent, le vi<lent et
li: font sécher au soleil; ils l'habillent
ensuite d'un costume de veuve et l'at–
tachent avec une éoharpe comme celles
que les veuv s ont l'habitude de por–
ter\ et apres l'avoir plaeé sur une es–
pece de tróne, íls lui offrent de la
chicha et d'autres objets. J'en ai vu et
bn11é un que l'on avait placé avec son
petit dans l'attitude d'une femme qui
allaite son enfant.
»
Nous avons transcrit tous ces détails
sur l'idoliitrie et les superstitions des
Péruviens, afin de montrer que le culte
du soleil n'étai t pas sans mélange,
e~
que les idées des indigenes sur Ja puis–
sance de cet astre se combinai ent avec
des croyances bizarres et absurdes ,
tristes restes de Jeur fétichisme primi–
tif. 11 ne faut done pas croire, sur la
foi de quelques bistoriens mal infor–
més, que le systeme religieux des Pé–
ruviens reposil.t exclusivement sur l'a–
doration du so lei l. Toutefois, en com–
parant entre eux les rares écrivains
qui on t jeté quelque lumiere sur l'ido–
liltrie de cette nation, on reconnalt que
le cultedusoleil occupait Ja plus notable
place dans J'ensemble de ses pratiques