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376

L'UNIVERS.

• lis croient qu'Ataguju a deux ser–

viteurs qu'ils nornment

Uvigaic/w

et

Unstiqui.

lis leur sacrificnt des coyes

et du zaco

a

l'époque

ou

le mals est

en lleur. lis croient qu'apres ces deux–

ci, Ataguju se créa un serviteur qu'ils

nomment Guamansiri.

.

.... " Les idoles des Indiens étaient

généralernent de grandes pi erres sculp–

tées; rnais il y en avait aussi en bois.

lis faisaient pour elles de grands cous–

sios bien travaillés, sur lesquels ils les

placaient.... Ce coussin était richement

orné et peint des cpuleurs les plus

brillantes, qu:rnd il était destiné aux

principaux dieux, plus simple quand

il l'était

a

ceux d'un ordre inférieur.

lis

pla~aient

l'idole sur ce coussin,

dans un panier tressé avec des ba–

guettes blanches. Ce pani er avaít qua–

tre ou cinq palmes de long et était

plus Jarge par une extrémité que par

l'autre; ils bouchaient le petit bou t

avec un ület pour que la gu::tca ne put

sortir par la. Quand l'ido le était pla–

cée, ils recouvraient Je tout d'un tissu

de laine, et ensnite ils

l'habillaient

comme un seigneur avec une tunique

de cumla, étoffe ttssée av'ec la plus

fine .laine des moutons du pays.. lis

posa1ent par -

essus un

llanto ou

rnanteau garni de .bijoux et fermé avec

des agrafes ci'or; ils luí empanachaient

la tete ' et mettaient i:t coté de l' idole

des vases de chicha et des frondes ou

gua racas.

lis

leur donnaient aussi

quelquefo!s des casques en argent ou

en cuivre, des boucliers et quantité

d'autres choses . ,,

11

paralt que ces idoles p11rlaient ou

étaient censées parler,

i:t

la maniere

des pythonisses de l'antiquité grecque,

et leurs oracles, formulés par la bou–

che de quelque charlatan pieux caché

derriére Je rideau, étaient accueillis

cornme articl es de foi._

" Les idoles, continue l'auteur du

!11émoire, avaient une espece de ma–

Jordorne pour les servir, et des esclaves

des deux sexes pour les habiller des

be~gers

qui gardaient les troupeaux

qm leur appartenai ent, et d'autres In–

uiens qui remplissaient toutes les fonc–

tions nécessaires dans les sacrifices.

Les prétres portaient des veten1ents

de plumes ornés d'agrafes d'or et

d'argen t, et sur la tete de hauts dia–

d~mes

de plumes. ,,

Le religieux, poursuivant son ta–

bleau, attribue aux lndiens une foble

puérile au

~ujet

de la naissance de deux

divinités, Apo-Catequil ou le démon,

et Piguerao, tous deux fils de Gua–

mansuri, un ,des coadjuteurs d'Ata–

guju.

ll

paralt que Apo-Catequil était

adoré depuis Quito jusqu'a Cuzco, et

que c'était le dieu le ·plus respecté et

en meme temps Je plus redouté qui

existat au Pérou. "Les Indiens regar–

daient Catequil comme leur créateur,

et c'est pour cela qu'ils ont une si

grande vénération pour luí. lis disent

aussi qu'il produit le tonnerre et les

éclairs, en

lan~ant

des pierres avec sa

fronde , et ils en ont une telle peur,

q_u'ils lui sacrilient tout ce qu'ils pos–

sedent pour obtenir qu'il épargue leur

vie. Les lndiens sont tellement pusil–

lanimes, qu'ils meurent quelquefois de

peur, s'i l s'éléve un orage pendant

qu'ils traver ent seuls les inontagnes,

et l'on dit alors que c'est Catequil qui

les tue.

~

.

ll

existe au sommet d' une montagne.

voisinc du Perou, trois rochers tres–

é!evés que

)es

indigénes ñommaient

Apo-Catequil, l\lama-Catequil et Pi–

guerao; ils disaient que c'étaient Cate–

quil, son frere et leur mére. lis avaient

placé sur un de ces rochers une statue

de pi erre qui représentait un homme,

c'est-i:t-dire Apo-Catequil. Au bas de

la montagne était un grand village

dont les habitants se consacraient vo–

lontairement au service de cette divi–

nité redoutable.

Les P érnviens adoraient aussi Tan–

taguaganay, fils de Catequil. Le meme

écrivain dit que du temps des Incas,

le:; babitants de Guamachuco vouaient

un culte fervent

a

neuf

guacas'

ou

idoles principales, dont chacune possé–

dait des troupeaux et une infinité d'au–

tres choses que !'Inca régnant leur

donnait. Chacune avait aussi ses pre–

tres et ses serviteurs

par~iculiers.

Elles se uommaient Ulpillo, Poma–

cama, Caoquilca, Quingachugo, No-