P~ROU
ET BOLIVIE.
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l'adttltere; qu'en otttreonfaisaitpérfr
tous ses bestiaux; qu'on dépeuplait et
ravageait entierement le lieu de sa
naissance, qit'on
y
semait du sel ,
qu'on en coupait les arbres, et qu'on
en démolissait la maison;
qu'enfin
onfaisait tout ce qu'onjugeait capa–
ble d'"nspirer de•l'fiorreur pozw un
tel
critne et
de
renrlre a jamais
in–
fame
Ü!
mémoire de cel'Ui qui s'en
serait rendu coupable.
"
On voit, d'a–
prés celte citation, qu e les rois du
Pét·ou avaientcon e1·ver purs de toute
souillure les asiles mystérieux oll ils
parquaient les objets de leur convoitise
charnelle, et qu'ils ne se faisaient pas
sc1·upule de protéger leurs amours par
des lois révoltantes de l.Jarbarie.
Ap1·és cette esquisse rnpide des ins–
titutions et des cérémonies publiques
auxquelles avait donne li eu le cu lte du
soleil,
il
importe de faire remarquer
que ce culte n'était pas exr:lu ivement
adopté dnns l'empire du Pérou, et que
l'idolfitrie s'était maintenue dans aes
localités a ez nombrieuses du royau–
me. On en trouve la
pre~ve
dan un
écrit rédigé vers l'an 15.55, par un des
premi ers religieux AOgu Lins qt1i pas–
silrent au Pérou
(*).
ou
ci terons
quelques fra$ment
de- ce mémoire
de tiné
a
écla1rer le µtésident
du
0 11-
sei l des lndes sur la condition morale
des
A
méricains. On remarquera que
l'auteur parle de choses qui se pas–
saient
a
l'époque mfüne ou
il
écrivai t
et dont il pouvait parfaitement avoi r
été témoin. M8me en faisant In part de
l'e ·agération nat•1relle
a
!'esprit de ca–
tholic1sme exclusif, on verra qu'il
reste assez de fait
pour confirmer
plei!1e111<1nt notre assertíon au sujet
des superstitions des Péruviens.
Le missionnaire nous apprend d'a–
bord q11 e les Indiens
a~ribuaient
la
creation de toutes choses
il
un dieu
nommé par eux
Atayuju,
lequel , se
voyann seul, avait creé deux autres
rlieux, Sagad·Znvra et Yaungavrad,
(•) Celle lellre a
été
p11hliée, pour la pre–
mier<'
fo
is
eu fran Q!IÍS, dan
le Recueil de
documculs
su1·
l'his1oire
des
posscs. io11s
es–
pagnol~s
d'Amérlque, par M.1'ernaux
Com–
pans.
chargés de gó'uverner
Je
monde con–
jointe111e11t avec
lui. "Les temples
dans lesquels ils adoraient ces fausses
di vi ni tés, dit le religieux,
étai~nt
de
grandes cours entourées de hautes
muraille . Au milieu de la cour exis–
tait une fosse profonde dans laquelle
étaient plantés plusieurs mdts.
c~lui
qui voulait offrir un sacrifice montait,
habillé de blanc, au haut d'un de ces
milts que l'on avait oin d'entourer de
paille, et la, il immolait un coy (lapin
du Pérou) , ou un mouton du pays ,
dont il offrait le sang
a
Ataguju
~t
dont il mangeait la cliair sans pou–
voir en rien laisser ni en emporter.
11
y avait des trous préparés dans lrs
murs pour recevoir les os de la vic–
tim,e. Tout le pays est rempli de tem–
ples de ce genre, et nous en avons dé–
truit un granrl nombre; mais
il
en
ex i te encare beaucoup, et bieri des
Espagnols les voient sans se douter de
ce que c'est. Tous ceux de la province
de Huamachuco sont détruits, et l'on
a arraché les mdts au pied de quels le
grand pr8tre avait coutume de répan–
dre. de la
cMcha
et du
zaco;
c'est
ain~i
qu'ils appell ent la farine de mais dé–
layée
d ah~
l'eau bouillante, qu'ils re–
gardent comrne la nourriture des gua–
cas (divin ités). Les fétes qui se célé–
braient dans ces temples, et qui se
nommaient
taquis,
duraientcinqjours.
lis prenaient
a
cette ocr.asion leurs
plus beaux habits, et passaient. tout ce
temps
a
chahter et
a
boire, les uns se
relevant
a
mesure que les autres tom–
baie11t.
n
lis brülaient aussí en l'honneur
d'Ataguju, de la coca, herpe que les
In<liens estimen t beatlcoup. lis sup–
portent de gra ndes fatigues en 1111\chan t
de cette herbe sans prendre autre
chose, et ils prétendent que cela leur
donne de la vigullllr. lis diseht qu e la
fumée de cette plante monte au ciPI et
que c·est pour leurs dieux le parfum
le pll1s agréable. lis la bnllent pour ob–
te11ir une longue vie pour eux, leurs
enfants et leu rs troupeaux. A cette oc–
casion ils tuent aussi des coyes et font
des libations de chicha et de zaco,
comme je l'ai dit plus baut.