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374

L'UNIVERS.

.

cent-s filies, toutes ayant pour peres des

Incas, étaient employées au culte du

SOlei~

et

a

la COl)S.ervation du feu sacré.

Enfermées dans un vaste couvent, elles

n'avaient aucune communication avec

l'extél'ieur, et ne pouvaient v0ir, en

fait d'hommes, que l'empereur. E11-

core celui-ci se faisait-il scrupule de

souiller par sa présence !'asile sacré de

ces religieuses, et chargeait-il la reine

ou quelque autl'e femme

~e

sa cour

d'aller visiter de sa part les

vierges

choisies.

Les vreux prononcés par ces

filies étaient éternels. Elles faisaient

sermeut de virginité, et malheur a celle

qui oubliait ce formidab!e engagement:

elle était condamnée a etre entenée

vivnnte; en outre, son co1nplice de–

vai.t etre mis

iJ

lllOl't, ainsi que ses

parents, et la vi lle qui l'avait vu naltre

devai t etre rasée de fond en comble,

pour la punir d'avoir donné le jour a

un si grand crimine!. Nous devons

ajouter que, d'apres le. auteurs espa–

guol. , cette loi barbare et absurde ne

tut jamiis exésutée, i;oit qu 'elle ellt

été reconnur, i1)applicable, soit que le

crime qu'clle ét11it destinée

a

punir

n'ellt jama is été comrni da ns l'empire

péruvien. LPs religieuses étaient, dans

]'intérieur du COUl'ent, e111ployées a

toute sorte de

tro vn ux de femmes.

Comme elles étaient censées les épouses

du soleil, elles remplissaient des fonc–

tions importantes daiJs l'exercice du

c¡¡lte. Cinq cent. jeunes filies , toutes

vierges et

lille~

d'lricus, se consacraien t

ii

leur service

particuli~r.

'fous les us–

tensiles de la inaison, depuis la vais–

selle'Jusqn'aux chaudrous, étaient d'or

et d'a rgen t. On dit que le jardín qui

!)ntourait le couvent contellé¡it, comme

celui du grand temple, des arbres, des

pl antes

e~

des fl eurs en or, merveil ·

leusement imités.

Outre la maison des religieµses ele

Cuzco dédiées au solei l , il

y

avait

d'autres couvents de fe1u111es dans le

royaume, tous organi és,

a

peu de

choses pres, d'apres le meme plan.

11

en

existait dans toutr,s

le¡; principales

villes du Pérou. On 3dmettait dans

ces établissements des filies de toute

condition, soit qu'elles fu&sent <le sang

royal et de naiss¡mce légitime, soit ·

q11'elles

fussent

b~tardes

et meme

nées d'un sa11g étranger; on

y

recevait

aussi les filles de bourgeois , pourvu

qu'elles fussent belles ;

ii

vrai dire,

c'étaj¡¡n~

la les harems du roi , car ces

filies d¡¡, soleil

étaient destinées

a

de–

vénir les eoncubines de !'Inca . Le sou–

verain n'avait qu'un signe

a

faire, ou

qu'un ordre

a

donner; la vierge qui

avait eu !'insigne bonheur de lui plaire,

lui était immédiatement livrée, et c'é–

tait un grand honneur pour elle com–

me ppur sa famille. Du reste, l'adul–

tere dans ces éJSiles de pi eusc prostitu–

tion était aussi rjgoureusement puní

que la violation du vreu de chasteté

dans le couven t des vierges choisies de

Cuzco. Nous en trouvons la preuve

dans un passage assez curieux d'Au–

gustin de Zarate. Cet historien , en

¡¡arlant des causes de la mort violente

d' Atahualpa, dit que ce fut l'Indien

Philippillo qui condt¡jsit toute cette af–

faire .

JI

ajoute:

«

Quelques-uns ont cru

que cet Indien étant arnoureux d'une

des femmes d'A tabalipa, et qu'ayant

un commerce crimine! avec elle,

il

avait voulu s'as uret· la jouissance pai–

sible de sa ma1tre se par la mort ele ce

prince. On a meme dit qu' Atabalipa

avait eu connai sanee de cette intrigue

et qu'il en avait fait des plaintes au

gouverneur, disant: qu'il éta it plus

sensible

a

cet outrage qu'au sup–

plice de la captivité et a tous ses

autres malheurs, alors meme qu'ils

devraient etre suivis de

I~

perte de son

existence; qu'il ne po11rrait

~ans

un

chagrín mortel ele voir traiter avec

tant de mépris par un ludien de si

basse extroction, qui luí infligeait un si

-

sanglant affront, en

d~pit

d6 la loi du ·

pays; qu'il n'ignorait assurément pas

que cette loi orJonnait qpe celui qui

serait reconnu coupable d'up tel cl'i–

me, ou qui 11u11ait seu lement tenté de

le cqmmettre,

fút b.r'Ú!é vif avec sa

complice;

que meme, po4r mieux prou-

ver l'hprreur qu'inspirait 11n pareil

attentat contre le respect du

a

la ma·

je té du souverain,

onfaisait ordinai–

r ement mourir le pere, la mere, les

/reres et tous les proches parents de